Coronavirus : près de 300 nouveaux décès en France, importantes évacuations
Les plus importantes évacuations depuis le début de l'épidémie de coronavirus se sont déroulées dimanche pour désengorger les hôpitaux du Grand-Est, une des régions les plus touchées par une pandémie qui a causé la mort de près de 300 nouvelles personnes dimanche.
Hélicoptères de l'armée française, avion militaire allemand, TGV médicalisés ont procédé à des évacuations de malades vers le sud-ouest ou l’Allemagne.
Le nouveau coronavirus a causé 292 nouveaux décès enregistrés à l'hôpital en 24 heures en France, portant le bilan à 2.606 morts depuis le début de l'épidémie, selon les dernières données publiées dimanche soir.
Selon ce nouveau bilan, il y a 40.174 cas confirmés d'infection au Covid-19 dans le pays (contre 37.575 samedi). 19.354 personnes sont hospitalisées(contre 17.620 la veille).
"Il y a une augmentation de 10% de malades entrants depuis hier, reflet de contaminations survenues il y a environ deux semaines, avant les mesures de confinement", a souligné le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon au cours de son point de presse quotidien.
4.632 cas graves nécessitent des soins très lourds en réanimation, a ajouté M. Salomon. En 24 heures, 359 nouveaux patients ont été placés en réanimation.
"C'est ce nombre quotidien d'entrée en réanimation qui est l'élément le plus important à surveiller pour prédire notre capacité à prendre en charge les malades les plus graves. Il reflète la dynamique de l'épidémie", a dit M. Salomon.
"Si les mesures de confinement et gestes barrières ont été respectés, nous devrions observer une réduction du nombre de personnes entrant en réanimation d’ici la fin de semaine", a-t-il ajouté.
Un total de 7.132 personnes ont pu sortir de l'hôpital (contre 6.624 samedi).
Le Covid-19 a fait une première victime dans le paysage politique national avec la mort de l'ancien ministre Patrick Devedjian, figure familière des Français.
Le chanteur Christophe, 74 ans, compositeur d'"Aline", a été hospitalisé en raison d'une "insuffisance respiratoire" selon son entourage qui n'était pas en mesure de confirmer dimanche une contamination au coronavirus.
Les plus importantes évacuations depuis le début de l'épidémie de coronavirus se sont déroulées dimanche pour désengorger les hôpitaux du Grand-Est, une des régions les plus touchées par une pandémie qui s'étend.
Jérôme Salomon a précisé que 250 patients ont bénéficié de transferts pour désengorger les hôpitaux saturés.
- Evacuations par avion militaire allemand -
Un A400M de l'armée allemande a évacué deux malades du coronavirus vers un hôpital de Ulm (sud-ouest de l'Allemagne), la première évacuation de malades français effectuée par des moyens militaires allemands.
Un hélicoptère de l'armée française a de nouveau transféré dimanche deux malades du coronavirus de Metz vers un hôpital en Allemagne, portant à cinq le nombre d'évacuations depuis l'est de la France par des hélicoptères militaires ce week-end.
Deux TGV médicalisés partis dimanche matin du Grand Est pour évacuer 36 malades du Covid-19 vers la Nouvelle-Aquitaine sont arrivés en milieu d'après-midi, l'un à Poitiers et l'autre à Bordeaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"La solution ne peut pas être de multiplier les trains sanitaires à travers le pays qui mobilisent des moyens matériels et humains disproportionnés par rapport au nombre de malades concernés", ont toutefois taclé samedi les médecins urgentistes de l'Amuf, lançant "un appel solennel" à la mobilisation de "l'ensemble de l'économie" pour gagner "la guerre sanitaire".
- Lits, masques, tests -
Le syndicat d'urgentistes considère que "la priorité aujourd'hui est d'augmenter immédiatement le nombre de lits de réanimation en mobilisant l'ensemble des ressources industrielles, logistiques et humaines du pays en mettant à l'arrêt toutes les activités non indispensables".
L'augmentation du nombre de lits de réanimation est l'un des objectifs du gouvernement, selon le plan de bataille présenté samedi dans une longue conférence de presse qui se voulait pédagogique.
Le gouvernement compte passer à 14.000 lits en réanimation contre 5.000 au début de la crise, et la capacité à tester la population va être amplifiée, jusqu'à atteindre 80.000 tests par jour fin avril.
Face au manque criant de masques, qui a créé la polémique, plus d'un milliard de masques de protection ont été commandés, notamment à la Chine.
Un avion-cargo en provenance de Chine, convoyant près de 100 tonnes de matériel médical dont 5,5 millions de masques médicaux, a atterri dimanche soir à l'aéroport de Roissy, a annoncé Air France.
Selon les chiffres du gouvernement, la France produit 8 millions de masques par semaine, ce qui rend indispensable l'importation de ces matériels de santé durant la crise sanitaire.
La ministre du travail Muriel Pénicaud a indiqué sur RTL que 24 entreprises françaises (du secteur du textile et du papier) avaient été homologuées pour fabriquer des masques.
Mme Pénicaud a également annoncé que 220.000 entreprises avaient demandé le chômage partiel "pour tout ou partie de leurs salariés". Ces demandes concernent 2,2 millions de salariés, a-t-elle précisé.
En outre, la situation dans les Ehpad continue à susciter l'inquiétude, puisque les personnes âgées sont parmi les plus à risque, même si le coronavirus peut frapper les jeunes, comme l'a rappelé cette semaine la mort d'une adolescente de 16 ans.
M. Véran a souhaité aller vers "un isolement" en chambre individuelle de chacun de leurs pensionnaires.
Quatre résidents sont décédés ces cinq derniers jours dans un Ehpad des Vosges dont la moitié des 116 résidents sont considérés comme des "cas suspects" de contamination par le coronavirus.
Dix résidents d'un Ehpad du département de l'Ardèche sont morts en l'espace de dix jours après avoir contracté le coronavirus et six autres pensionnaires de l'établissement, également infectés, sont hospitalisés.
Environ 110.000 Français sur les 130.000 qui étaient bloqués à l'étranger ont été rapatriés, a indiqué sur Radio J le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
bur-pr-laf-aje/ial/cbn
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.