Covid-19 : Au moins 8000 morts de trop en France en première estimation
ANALYSE : L’hydroxychloroquine marche épisode IV, la preuve par l’Italie. L’usage généralisé de la thérapie incluant l’hydroxychloroquine, comme décrété par les Italiens, aurait pu sauver au moins 8000 vies en France.
L’indice nrCFR(*) est une mesure de la qualité au fil du temps de la gestion médicale et des soins de la pandémie Covid-19 dans une population. L’article précédent (**) étudiait l’impact des stratégies thérapeutiques décidées par les gouvernants et les autorités de santé de France et d’Italie, au plus fort de la pandémie.
Deux pays, deux stratégies de défense différentes par rapport à la Covid-19
L’Italie adopte une stratégie thérapeutique basée sur l’état de la science au moment de la pandémie (décret de l’agence italienne du 17 mars 2020 autorisant la prescription et le remboursement de l’hydroxychloroquine pour le traitement, même à domicile, des patients atteints d’une infection Covid-19). Alors que la France prohibe par un décret du 23 mars 2020 la délivrance donc en pratique la prescription d’hydroxychloroquine.
Nous avons pu observer que l’indice nrCFR italien a baissé de manière significative environ 18 jours après la mise en œuvre de cette stratégie. 18 jours est le délai médian entre les premiers symptômes (début du traitement le cas échéant) et la résolution du cas par décès ou guérison.
Et si la France avait adopté la même stratégie que l’Italie ?
A la lecture des articles sur le nrCFR, des lecteurs avertis nous ont posé la question :
“Et si la France avait adopté la même stratégie que l’Italie, aurions-nous évité des morts ? Combien ?
Nous avons donc appliqué la courbe de nrCFR (indice de succès des soins) de l’Italie à la courbe de cas résolus de la France afin d’estimer le nombre de décès que nous aurions pu observer en France.
L’hypothèse ici faite est que le gouvernement français aurait promulgué le 17 mars le même décret que le gouvernement italien, à savoir prescrire et délivrer librement l’hydroxychloroquine avec une thérapie différente du “restez à la maison, doliprane en cas de symptômes et appelez le 15 en cas de gêne respiratoire pendant + de 24 h”. Bien sûr cela ne tient pas compte de l’hypothèse de saturation des hôpitaux qui était approximativement identique dans les deux pays.
La représentation graphique est éloquente. L’aire bleue représente le nombre de décès en France observés sur la période du 22 mars au 10 juillet (en dehors de laquelle les données françaises ne sont pas exploitables) qui s’élève à 29595 selon les données officielles diffusées par Johns Hopkins University (JHU). L’aire verte représente la simulation des décès en France si elle avait eu la même courbe de nrCFR que l’Italie (***). La différence des deux aires représente les 8290 citoyens français qui auraient pu être sauvés si la France avait eu le même succès dans les soins que l’Italie. C’est une première estimation de l’impact de la stratégie : 28% de décès en moins en France.
La stratégie italienne appliquée à la France aurait pu épargner approximativement 8300 vies.
(*) Définition : L'indice nrCFR (New Resolved Case Fatality Rate), mesure concrète et dynamique du succès des soins au fil du temps (quasi-temps-réel puisqu’il ne porte que sur une période glissante de 7 jours) a été créé par Michel Jullian. Il est simplement égal à la proportion de morts parmi les cas résolus (morts ou guéris) dans les 7 jours se terminant au jour J :
nrCFR(J) = M(J)-M(J-7) / G(J)-G(J-7)+M(J)-M(J-7)
où M=nombre total de morts et G=nombre total de guéris depuis le début de l’épidémie. L’indice doit être corrigé pour l’âge lorsque des populations de structures d’âge différentes sont comparées.
(**) Article du 26 juillet : Covid-19 : l’hydroxychloroquine marche épisode III France-Italie qui soigne le mieux ?
(***) Somme sur la période de j=22 mars à j=10 juillet du nrCFR italien au jour j appliqué aux nouveaux cas résolus français du même jour lissé sur 7 jours. De manière générale un lissage sur 7 jours a été appliqué pour compenser les effets des déclarations décalées dans le temps des données, par exemple effet weekend où les données sont cumulées et rapportées en début de semaine.
Remerciements à Annie Wypychowski pour son aide à la rédaction-correction, et à Nathalie Izzo (@Nathalienath19) pour son soutien.
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