Covid et chaleur : ça se complique dans les Ehpad
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FranceSoir
Publié le 24 juin 2020 - 13:11
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© SEBASTIEN BOZON / AFP
La canicule impose des précautions supplémentaires, tout en veillant aux gestes barrières
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« Il n’y a pas d’incompatibilité entre les mesures barrières recommandées pour la maîtrise de la division du Sars-Cov-2 et les actions recommandées dans le plan canicule », écrit le ministère de la Santé. Sur le terrain, ce n’est pourtant pas si simple.
Alors que la France subit son premier épisode de chaleur de l’été, avec des risques de canicule à Paris et à Lyon, comment gérer de concert deux menaces pour les personnes âgées, à savoir une pathologie liée à la chaleur et une infection à la Covid-19 ? Le ministère des Solidarités et de la Santé entend répondre à la question avec une série de dispositions listées dans une fiche professionnelle.
Dans les Ehpad, le plan canicule impose l’installation d’au moins une pièce rafraîchie, où sont donc susceptibles de se rassembler les résidents. Il faut déjà, ici, différencier les climatiseurs collectifs des ventilateurs « à visée de brassage/rafraîchissement de l’air », dont l’utilisation est « contre-indiquée dès lors que plusieurs personnes sont présentes dans cet espace, même porteuses de masques », selon une note du même ministère de la Santé en date du 21 mai.
Pièce rafraîchie et isolement
Pour ce qui est des climatisations collectives, les établissements doivent vérifier l’étanchéité entre air repris et air neuf « pour prévenir l’éventuelle recirculation des particules virales », utiliser les filtres les plus performants possibles sur le plan sanitaire et s’assurer de leur bonne installation.
Ces lieux rafraîchis permettent de regrouper les personnes âgées, à condition bien sûr que les gestes barrières y soient respectés et que les résidents ne présentent pas de symptômes de la Covid-19. Toute personne potentiellement contaminée doit en effet rester isolée. Le ministère suggère « la prise en charge des patients Covid-19 dans des chambres climatisées ». Dans les faits, elles sont rares.
Il revient donc généralement au résident de rafraîchir lui-même la chambre dans laquelle il vit, à l’aide d’un climatiseur portatif ou d’un ventilateur. Avec là encore des précautions puisque le système doit être arrêté et ses boutons désinfectés avant l’entrée d’une autre personne dans la pièce, et ne pourra être remis en marche qu’une fois la porte refermée. Ce qui peut nous paraître simple ne l’est pourtant pas pour un senior atteint d’une pathologie comme une maladie neurodégénérative.
Une charge supplémentaire
Sur France Info, l’équipe soignante d’une maison de retraite du Val-de-Marne souligne la charge supplémentaire de ces dispositions et le manque de moyens humains. La chaleur en période d’épidémie de Covid multiplie en effet les précautions à prendre, et les difficultés.
Un autre exemple nous vient des traitements médicamenteux. Alors qu’il constitue le traitement privilégié en cas de symptômes du coronavirus, le paracétamol est à l’inverse contre-indiqué en cas de coup de chaleur « car inefficace et potentiellement délétère », selon la note du ministère.
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Société
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