Dormir avec une veilleuse est-il mauvais pour la santé ?
Faut-il bannir les veilleuses des chambres d’enfants ? Il semblerait en tout cas que dormir dans une pièce éclairée entraîne des risques pour notre santé cardiovasculaire et, à terme, puisse engendrer des maladies métaboliques telles que le diabète.
Nombre d’enfants ont besoin, pour s’endormir et dormir sereinement, d’une veilleuse dans leur chambre, ou que la lumière du couloir reste allumée. Une manière de se rassurer et de pallier la peur du noir, très fréquente chez nos petits. Certains adultes ont également cette habitude de dormir avec une lumière tamisée dans leur chambre.
Si cette pratique peut s’avérer rassurante en cas de réveil nocturne, il est possible qu’elle ne soit pas idéale pour préserver notre santé. La lumière, on le sait, est un régulateur fondamental pour notre rythme circadien. Elle contrôle en effet la sécrétion d’hormones fondamentales pour notre métabolisme.
Selon une étude récemment publiée dans le journal PNAS, une exposition à la lumière durant la phase de sommeil aurait un impact néfaste sur le risque de maladies cardiovasculaires (pouvant entraîner hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde) ainsi que de maladies métaboliques telles que le diabète.
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Les éclairages faibles ou modérés n’ont pas les mêmes effets
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont exposé un groupe d’adulte dits « sains » à une lumière faible (3 lux) durant une nuit, puis à une lumière modérée (100 lux) la nuit suivante. Dix autres adultes, constituant le groupe témoin, ont passé deux nuits dans une pièce avec une lumière faible. Verdict au matin de la seconde nuit : un sommeil de moins bonne qualité (observable en présence de mouvements rapides des yeux pendant le sommeil) et une plus grande résistance à l’insuline pour le groupe ayant dormi dans la pièce éclairée. Et donc un besoin accru de cette hormone sécrétée par le pancréas et responsable de la régulation du taux de sucre dans le sang (la glycémie). Le risque, à terme, c’est un dysfonctionnement du pancréas et le développement d’un diabète de type 2.
Mais ce n’est pas tout. Le rythme cardiaque des personnes qui dormaient dans une pièce éclairée s'est révélé plus soutenu. Or, on le sait, un rythme cardiaque plus élevé peut représenter un facteur de risque cardiovasculaire.
Faut-il pour autant bannir les veilleuses des chambres d’enfants ? Pas forcément. Les chercheurs expliquent en effet qu’au-delà du fait que leur étude ne porte que sur un tout petit échantillon de personnes, il faut prendre en considération la puissance de la lumière utilisée et la position de la source lumineuse. Dans l’étude, elle provenait du plafond et envoyait une lumière d'une puissance de 100 lux, ce qui peut être comparé à l'éclairage naturel lors d'une journée sombre, lorsque le ciel est particulièrement couvert. L’éclairage de 5 lux est le niveau minimum requis par l’œil humain pour pouvoir se déplacer sans risque. Traduction : les veilleuses utilisées pour rassurer nos enfants la nuit, dès lors qu’elles sont placées plutôt près du sol, ne posent aucun problème !
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