Doses de rappel : l'OMS critique les pays qui pensent "sortir de la pandémie" en les multipliant
Une critique frontale de la stratégie des pays les plus riches : lundi 20 décembre, lors d’une conférence virtuelle donnée depuis Genève, le directeur de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé que la dose de rappel ne devait pas être une priorité. « La très grande majorité des hospitalisations et des morts sont des gens qui ne sont pas vaccinés, pas des gens qui n’ont pas eu de dose de rappel », a-t-il souligné.
L’ancien ministre de la Santé éthiopien va même plus loin, en affirmant que les doses de rappel sont contreproductives, car elles donnent le sentiment qu’il s’agit « d’un ticket pour aller de l’avant avec les célébrations prévues [pour les fêtes de fin d’année, ndlr], sans la nécessité d’autres précautions ».
Objectif : 70% de vaccinés dans le monde
Mais le plus grand problème que cela pose à ses yeux, est que ces campagnes massives de rappel privent de vaccins les pays les plus pauvres qui en auraient le plus besoin. « Des programmes de rappel sans discernement ont toutes les chances de prolonger la pandémie, plutôt que d’y mettre fin, en détournant les doses disponibles vers les pays qui ont déjà des taux de vaccination élevés, offrant ainsi au virus plus de possibilités de se répandre et de muter », a-t-il affirmé, en dépit du fait que certains scientifiques affirment à l’inverse que la vaccination favorise l’apparition de nouveaux variants.
Cette position de l'OMS n'est pas nouvelle. Il y a près de six mois, son directeur tenait déjà ce discours :
Vaccin: l'#OMS s'oppose à l'injection d'une 3e dose et appelle à plus de solidarité envers les populations pas encore vaccinées pic.twitter.com/hFHF8wfc4p
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) July 13, 2021
Mais elle intervient alors que les pays les plus avancés dans la vaccination de masse insistent dans leur schéma de doses de rappel. En Israël, pays pionnier et "laboratoire" de la vaccination généralisée, une quatrième dose a été annoncée mardi pour les plus de 60 ans et les soignants, par le Premier ministre Naftali Bennett.
Mais le reste du monde n'a pas suivi, loin de là : seuls 40% des États membres de l’OMS ont réussi à atteindre l’objectif de vacciner 40% de leur population à la fin de l’année 2021. « La priorité mondiale doit être de soutenir tous les pays pour atteindre l’objectif de 40 % le plus rapidement possible et l’objectif de 70 % d’ici au milieu de l’année prochaine », a martelé Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que le Covid-19 a fait, selon l’OMS, plus de 3,5 millions de victimes à travers le monde en 2021. C’est plus que le SIDA, le paludisme et la tuberculose réunis.
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