Faut-il interdire les masques contenant du graphène ?

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FranceSoir
Publié le 14 avril 2021 - 18:04
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Une personne porte un masque FFP2 dans l'usine Bacou-Dalloz de Plaintel, en Bretagne, où ils sont fabriqués, le 23 septembre 2005
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© Fred DUFOUR / AFP/Archives
Masque FFP2
© Fred DUFOUR / AFP/Archives

Quatre ONG réclament l’interdiction de masques contenant du graphène, un nanomatériau aux propriétés virucides mais potentiellement toxique lorsqu’il est inhalé.

Des masques virucides mais potentiellement dangereux

Réputés plus efficaces pour lutter contre le SARS-CoV-2 grâce à leurs propriétés virucides, les masques contenant du graphène sont-ils dangereux pour la santé humaine ? C’est ce qu’affirment quatre organisations spécialisées dans les questions de santé environnementale. Dans une lettre adressée au début du mois à la Commission européenne, ETC Group, Center for International Environmental Law (CIEL), Health Care Without Harm et Women Engage for a Common Future réclament l’interdiction de la vente des masques au graphène dans les pays de l’Union européenne en raison de leur potentielle toxicité. Selon ces ONG, leur vente pourrait « dangereusement ébranler la confiance du public dans le port du masque ».

L’impression de « respirer des poils de chat »

Que reproche-t-on exactement au graphène ? Avant d’être présent dans les masques, ce nanomatériau très léger et ultrarésistant était utilisé dans l’industrie, notamment pour la fabrication des équipement électroniques. Les flocons de carbone qui le composent ont aussi des propriétés virucides, d’où leur application dans l’une des couches des masques faciaux depuis le début de la pandémie. Mais, selon des experts, le graphène pourrait aussi avoir des effets néfastes sur la santé. C’est le cas du physico-chimiste américain Andrew Maynard, qui avertit qu’il ne s’agit « pas d’un matériau inoffensif ». « Que se passe-t-il si ce matériau tueur de virus entre dans votre corps ? Agira-t-il de la même manière contre vos cellules ? », se demande-t-il, cité par Le Monde.

Si pour l’heure, ces masques sont toujours présents dans les pharmacies françaises, ce n’est plus le cas au Canada qui a rappelé fin mars des millions de ces produits au graphène après que plusieurs enfants les ayant portés ont fait part de symptômes troublants, parmi lesquels des irritations cutanées et l’impression de « respirer des poils de chat ».

Des masques toujours commercialisés en Europe

En Europe, le graphène ne fait actuellement l’objet d’aucune restriction particulière, même si le dossier de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) mentionne bien un potentiel danger pour les poumons. De son côté, la Commission européenne a affirmé ne pas avoir « connaissance de préoccupations concernant ces masques spécifiques » et estime qu’il s’agit aux États membres de l’UE de vérifier la qualité des masques qu’ils importent. Selon Shengquan, la société chinoise qui produit les masques au graphène incriminés au Canada, près de 600 millions de masques similaires ont été exportés dans les pays européens en un an.

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