L’OMS met à jour ses recommandations en matière de mesures médicales pour faire face aux "urgences nucléaires"
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis à jour le vendredi 27 janvier ses recommandations sur l’acquisition et la gestion par les États des équipements et fournitures médicales pour le traitement de l’exposition à la radioactivité, notamment dans les cas d’urgence. Une première mise à jour de ce document depuis 2007, dans un contexte marqué par un recours au nucléaire, accru en raison de la crise énergétique ou du possible risque nucléaire lié à la guerre en Ukraine.
Dans son rapport, l’OMS explique que ces recommandations font suite à une résolution adoptée en 2021 lors de la 74e Assemblée mondiale de la santé, à l’issue de laquelle la nécessité d’intensifier “les efforts dans les domaines des événements chimiques et des urgences radiologiques” a été soulignée.
Son rapport a été publié quelques jours après l’initiative de l’Union européenne d'intensifier sa préparation à d'éventuelles urgences chimiques et nucléaires. Un total de 242 millions d'euros a été alloué à la Finlande par la Commission européenne pour créer la première réserve stratégique du bloc contre les menaces chimiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) à l'usage de tous les États membres.
Le document, qui image des scénarios d’urgences, explique comment les gouvernements et leurs prestataires peuvent mettre sur pied, acquérir et gérer un stock national de fournitures médicales capables de prévenir des blessures par radiation et de les traiter. “La préparation aux urgences radiologiques est systématiquement signalée comme le domaine de préparation le plus faible dans de nombreux pays”, dénote l’OMS.
“Des approvisionnements prêts”
Maria Neira, chef du département Santé publique et environnement de l'OMS qui a supervisé la réalisation de ce rapport, a souligné l'importance de disposer d’"approvisionnements prêts". “En cas d'urgence radiologique, les personnes peuvent être exposées à des doses potentiellement mortelles. Les gouvernements doivent rapidement mettre à disposition les traitements disponibles à ceux qui en ont besoin”, lit-on.
Le rapport met à jour la liste qui permet “d'identifier, d'acheter, de stocker et de fournir des médicaments critiques et efficaces en temps opportun aux personnes à risque ou exposées à ces événements”. Outre des médicaments pouvant traiter une surexposition aux rayonnements, des fournitures adaptées comme les équipements de protection individuelle (EPI), des kits de traumatologie, des antibiotiques et des analgésiques, figurent également l'iode stable, des agents chélateurs et des agents décorporants.
L’OMS évoque également de nouveaux traitements et mesures médicales pouvant être exploitées lors d’un cas d’urgence radiologique ou nucléaire. Parmi les cas, l’OMS cite comme exemple des “accidents dans les centrales comme Fukushima ou Tchernobyl, des incidents pouvant survenir lors du transport de matières radioactives ou encore une guerre nucléaire”.
Un pareil incident a eu lieu vendredi à Perth, en Australie-Occidentale. Une capsule radioactive, qui mesure à peine 6 millimètres de diamètre, a été perdue pendant un transport. Une alerte sanitaire a été lancée par les autorités concernées qui recommandent de ne pas toucher ou approcher la capsule. L’objet peut potentiellement causer des brûlures par radiation ou un syndrome d'irradiation aiguë.
06:19 PM - Chemical Spill in RADIOACTIVE SUBSTANCE RISK in parts of the Pilbara, Midwest Gascoyne, Goldfields-Midlands and Perth Metropolitan regions: https://t.co/ZSEIQDbkiJ
— DFES (@dfes_wa) January 27, 2023
Le rapport de l’OMS conclut sur de bonnes pratiques dans plusieurs pays, dont l’Allemagne et la France, l’Argentine et le Brésil ou encore la Russie et le Japon.
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