L'antiépileptique Dépakine à l'origine d'au moins 450 malformations à la naissance

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 février 2016 - 13:53
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Le médicament Dépakine.
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©Capture d'écran France-3
Le rapport de l'Igas recense "ce sont entre 425 et 450 cas de naissances d'enfants vivants ou mort-nés exposés in utero au valproate entre 2006 et 2014 qui sont porteurs de malformations congénitales".
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Au moins 450 bébés malformés à leur naissance sont recensées dans un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales sur la Dépakine et ses dérivés, des médicaments très répandus contre l'épilepsie et les troubles neurocomportementaux. La molécule dans le viseur, le valporate de sodium, est décriée depuis les années 1980.

La prise de l'antiépileptique valproate de Mylan (Dépakine et ses dérivés) par des femmes enceintes a entraîné au moins 450 malformations congénitales à la naissance, selon une estimation publiée mardi par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) qu'avait commandé en juillet dernier la ministre de la Santé Marisol Touraine.

En extrapolant des données obtenues dans la région Rhône-Alpes à la France entière, "ce sont entre 425 et 450 cas de naissances d'enfants vivants ou mort-nés exposés in utero au valproate entre 2006 et 2014 qui sont porteurs de malformations congénitales", indique l'Igas dans son rapport, commandé par le ministère pour faire le point sur la prescription de l'antiépileptique, commercialisé depuis 1967.

Considéré comme un médicament de référence, incontournable pour certains patients atteints d'épilepsie, mais également utilisé pour traiter les troubles bipolaires, le valproate est sur la sellette depuis plusieurs années à cause de son risque élevé de malformation -de l'ordre de 10%- mais également d'un risque plus élevé de retards intellectuels et/ou de la marche ainsi que de cas d'autisme, qui peuvent atteindre jusqu'à 40% des enfants exposés. Ce dernier risque n'est connu que depuis les années 2000 alors que celui de malformations congénitales a commencé à filtrer dès les années 1980.

Dans son rapport, l'Igas précise également que les prescriptions de valproate chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans) ont baissé de 25% entre 2006 et 2014, leur nombre étant passé de 125.000 en 2006 à 93.000 en 2014, dont 56.000 traitées pour des troubles bipolaires.

Il faudra toutefois attendre le mois de mai pour avoir une "mesure plus précise de l'impact des prescriptions de valproate sur la descendance des femmes exposées", précise l'Igas.

 

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