Les cancers des riches et les cancers des pauvres
Le niveau de vie influence la santé: le milieu socio-économique impacte la probabilité de développer certains cancers plutôt que d'autres. Dans une étude publiée par l'agence sanitaire Santé Publique France ce mardi 7, des chercheurs estiment ainsi que près de 15.000 cas de cancer pourraient être évités chaque année en France par une amélioration des conditions de vie et de la santé des populations les plus défavorisées. L'étude porte sur 189.144 personnes, dont 78.845 femmes, qui ont eu un cancer entre 2006 et 2009 et habitant dans l'un des 16 départements français disposant d'un registre des cancers.
Ainsi les classes populaires sont plus facilement atteintes par les cancers des voies respiratoires et du col de l’utérus: "La part des cas de cancers attribuables à la défavorisation sociale était la plus importante pour les cancers du larynx (30,1 %), des lèvres-bouche-pharynx (26,6 %) et du poumon (19,9 %) chez l’homme, et pour les cancers des lèvres-bouche-pharynx (22,7 %) et du col de l’utérus (21,1 %) chez la femme".
Joséphine Bryère, chercheuse à l'Inserm et co-auteure de l’étude explique que "si demain toute la population avait le niveau socioéconomique de la catégorie la plus favorisée en France, on réduirait le nombre de cancers du poumon et du col de l’utérus d’environ 20%". Et d'ajouter que"15.000 décès seraient ainsi évités chaque année. C’est énorme!".
En revanche, le mélanome, les cancers de la prostate, des testicules, des ovaires et du sein sont plus fréquents dans les zones aisées. Pour les cancers de la prostate et du sein, cette surreprésentation "est sans doute très liée aux pratiques de dépistage, plus fréquentes dans ces milieux".
Pour les chercheurs, la lutte contre les inégalités, qui passe notamment par des politiques dédiées en matière d'éducation, d'urbanisation, de transports et d'emploi, pourraient aider à agir sur ces tendances.
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