Loi santé : des milliers de médecins dans la rue ce dimanche
Les médecins ne décolèrent pas. En grève depuis vendredi 13, les blouses blanches sont attendus en nombre ce dimanche dans les rues de Paris pour manifester contre le projet de loi santé porté par Marisol Touraine. Généralistes, chirurgiens, internes, infirmiers, kinésithérapeutes: près de 20.000 personnes, selon les estimations, défileront à partir de 14 heures de la place Denfert-Rochereau jusqu'au ministère de la Santé, avenue Duquesne, dans le VIIe arrondissement. "C’est la première fois depuis vingt ans que nous sommes si unis, ce sera le premier week-end santé morte de cette ampleur", s’est réjoui le docteur Eric Henry, du Syndicat des médecins libéraux. Pour les syndicats, cette manifestation s'annonce comme la plus importante "depuis 2002", pour la revalorisation de la consultation à 20 euros.
Face au projet de loi santé, qui arrive devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale mardi 17, "les médecins et le corps médical sont dans une grande inquiétude", a déclaré Margot Bayart, médecin généraliste et vice-présidente du syndicat MG France. Si certains d'entre eux, comme le collectif Mouvement pour la santé de tous, réclament le retrait pur et simple du projet de loi, la majorité des syndicats représentatifs réclament une réécriture. La principale pomme de discorde: la généralisation du tiers-payant (la dispense de frais lors d'une consultation, NDLR). Les praticiens craignent ainsi des lourdeurs administratives et des problèmes d'impayés par l'assurance maladie et les complémentaires santé.
Pour rassurer les praticiens, qui ont reçu samedi 14 le soutien de François Fillon (UMP), Marisol Touraine a toutefois promis qu'une "garantie de paiement" serait inscrite dans le texte: "le paiement pour les feuilles de soins devra être effectué dans un délai de sept jours. Si ce délai n'est pas respecté, l'Assurance maladie paiera des pénalités de retard au médecin. Les complémentaires prendront de leur côté des engagements sur les délais de remboursement aux médecins", avait-t-elle précisé dans une interview au Monde.
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