Mobilisation générale contre la très forte hausse des violences à la maison

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France-Soir
Publié le 10 avril 2020 - 12:32
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Les victimes dans des hôtels et autres mesures innovantes pour lutter contre les violences
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arrêtonslesviolences.gouv.fr
La plateforme, arrêtonslesviolences.gouv.fr est toujours disponible 24 h/24, 7 jours/7. Des policiers et des gendarmes formés gèrent des signalements et peuvent déclencher des interventions en cas de violences conjugales.
arrêtonslesviolences.gouv.fr

Depuis le début du confinement, les violences à la maison ont fortement augmenté en France. Les plaintes enregistrées par la police contre les violences domestiques et conjugales ont bondi de 36%  dans la région Ile-de-France et de 32%  dans toute la France depuis l'entrée en vigueur des restrictions. Un nouveau fléau contre lequel, on se mobilise. 

En raison de l’anxiété aggravée en confinement et du manque d’occasions de décompresser, sans parler de l’école à la maison et du télétravail, les tensions familiales sont exacerbées. Les personnes agressives, confrontés à ces situations exceptionnelles, sont plus susceptibles de passer à l’acte, et ne peuvent faire appel à des professionnels pour se faire aider si ils souhaitent se maîtriser.  

Deux personnes sont mortes à cause de violences domestiques depuis le début du confinement. Pour faire face à cette augmentation, les mesures de protection des victimes sont renforcées: les points d’accueil pour aider les victimes ont été multipliés et diversifiés pour se rapprocher des victimes. 

 

Le confinement des agresseurs créé des situations très risquées


Un numéro vert, le 08 019 019 11 est maintenant ouvert du lundi au dimanche, de 9 h à 19 h pour soutenir les personnes qui souhaitent préserver leur famille de la violence. Des psychologues ou spécialistes de la prise en charge des auteurs de violences sont à l’écoute, et ont à leur disposition des mesures complémentaires, comme proposer une chambre d'hôtel à une personne qui souhaite essayer d’épargner sa violence à sa famille.
Le département de la Seine-Saint-Denis en Île-de-France, précurseur de la lutte contre les violences faites aux femmes, a annoncé également la prise en charge du financement de dix chambres d'hôtel pour éloigner de leurs victimes les conjoints violents “lorsque la justice a prononcé leur éviction du domicile familial, tout en respectant les règles que dicte le confinement.”
Dès début avril, une plateforme de logements temporaires, a aussi été lancée pour permettre l’éviction des conjoints violents, à disposition des procureurs pour leur permettre de trouver des solutions immédiates.

Les victimes ont aussi le droit à une chambre d'hôtel

Marlène Schiappa, Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations explique que cette période de confinement oblige à innover.

La France paiera jusqu'à 20 000 nuits d'hôtel pour victimes et agresseurs et pour tenter de  «mettre fin aux cohabitations à risque». Les services sont en lien permanent pour s’assurer que femmes victimes et hommes violents sont bien orientés vers des lieux différents, assure la Ministre.
Le cabinet de Marlène Schiappa a annoncé que des «réquisitions» dans les hôtels sont aussi en cours, notamment pour mettre à l’abri les femmes SDF. En effet, des femmes qui occupaient déjà des chambres d’hôtel ont dû être relogées car des hôtels ont du fermer en raison de leur faible activité.


Des pharmacies et centres pop-up pour femmes victimes de violence

La France a également mis en place une initiative qui encourage les femmes à signaler les abus domestiques dans les pharmacies. Cette méthode s’inspire de l’Espagne où les femmes peuvent se rendre dans leur pharmacie pour signaler un cas de violence. Si elles demandent un «masque 19»  le pharmacien doit l'interpréter comme un code pour contacter les autorités.

 

A lire aussi: Violences faites aux femmes, un nouveau cas de déblocage de l’épargne salariale


Les centres commerciaux et les supermarchés collaborent aussi

Comme il est difficile pour les femmes de sortir,  les systèmes de soutien “viennent” aux femmes. Des "points d'accompagnement éphémères" seront positionnés dans plusieurs centres commerciaux d’île de France, entre autres à So Ouest à Levallois-Perret, aux  4 Temps à la Défense, au Carré Sénart à Lieusaint, et au Forum des Halles à Paris. D’autres dispositifs de ce genre s’ajouteront "dans un deuxième temps", comme dans les villes de "Dijon, Rennes, Lyon… là où il y a un hypermarché ouvert", a ajouté Marlène Schiappa. Les centres commerciaux proposant de vastes surfaces, ils peuvent accueillir les femmes en respectant les mesures barrières de distanciation sociale.

 

Tickets de caisse avec indications

Des chaînes de distribution alimentaire, très sollicitées en ce moment collaborent aussi. Monoprix ajoute à ses tickets de caisse des indications qui peuvent servir aux victimes de violence pour se faire aider. L’enseigne espère ainsi rappeler au plus grand nombre les dispositifs d’alerte disponibles.

La plateforme, arrêtonslesviolences.gouv.fr est toujours disponible 24 h/24, 7 jours/7. Des policiers et des gendarmes formés gèrent des signalements et peuvent déclencher des interventions en cas de violences conjugales.

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