Paludisme : le parasite vecteur multirésistant aux traitements
Depuis l'an 2000, le taux de mortalité dû au paludisme a baissé de 60%, "ce qui se traduit par 6,2 millions de vies épargnées, en grande majorité celles d'enfants", a révélé un rapport conjoint de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) publié jeudi 17. Mais, malgré cette amélioration sanitaire majeure, 600.000 personnes meurent encore chaque année du paludisme, majoritairement en Afrique (80%). Et, dans le même temps, le parasite Plasmodium falciparum à l'origine de la maladie semble développer une résistance de plus en plus importante aux traitements antipaludiques, met en garde une équipe de l'INSERM dans la revue spécialisée Emerging Infectious Diseases.
Pendant cinq ans, les chercheurs ont exposé des parasites Plasmodium falciparum in vitro à des doses croissantes d'artémisinine, le composé de base de toutes les thérapies contre le paludisme. Après avoir remarqué que la résistance de certains parasites augmentait, ils ont sélectionné ces derniers et ont testé sur eux une dizaine d'autres molécules antipaludiques. Ils ont alors ont alors constaté l'apparition d'une résistance multiple chez les parasites:"tous n'avaient pas été tués par les traitements administrés", est-il expliqué dans l'étude.
Les parasites échappent à l'effet toxique des médicaments par un phénomène d'endormissement. Ils sont ainsi capables de suspendre leur développement pendant tout la durée de la prise du traitement antipaludique (qui combine l’artémisinine avec d’autres molécules antipaludiques ). Puis, une fois ce dernier arrêté, ils se "réveillent" et prolifèrent à nouveau.
Si cette multi-résistance n'a été testée qu'en laboratoire, ces résultats alarment déjà les chercheurs. "Il est indispensable de vérifier sur le terrain, chez des patients, et à l'aide de tests adaptés, si ce phénomène de mise en sommeil, identifié in vitro, est présent", explique ainsi le professeur Françoise Benoit-Vical, en charge de l'étude.
"La diminution de la mortalité liée au paludisme est une très bonne nouvelle, et les traitements basés sur l'utilisation ACTs (combinaisons à base d'
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