Paris face au phénomène du Chemsex
Le phénomène du Chemsex, un mélange entre consommation de drogues et de sexe, est de plus en plus prégnant à Paris, et se démocratise. Une étude présentée à la mairie de Paris mercredi dernier, souligne ce phénomène aggravé en raison des confinements successifs. Les services de santé et d'addictologie alertent sur les dangers de cette pratique.
Le Chemsex associe deux sujets tabous chez les Français : les drogues et le sexe. Cette pratique consiste à consommer des drogues lors d’un rapport sexuel afin de prolonger celui-ci et accroitre son plaisir. L’étude Sea, Sex et Chemicals démontre que ce phénomène est en plein essor, notamment à Paris. « Paris est la ville historique du Chemsex en France, et cette pratique connaît un essor très net depuis le début des années 2010 », explique Dorian Cessa, médecin et coordinateur de l'étude. Les produits utilisés se trouvent « en deux clics sur Internet pour des prix ridicules », souligne Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la mairie de Paris, auprès d’Anne Hidalgo.
Ce phénomène s’est intensifié au moment des confinements liés à la crise sanitaire : en effet, les habitudes ont été bouleversées. Dorian Cessa explique que « cette pratique est restée très circonscrite aux hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes ». Cependant, les 2 800 participants à l’étude Sea, Sex et Chemicals ne correspondent plus à ce profil. Les femmes représenteraient 16,5 % des pratiquants du Chemsex dans l’échantillon de l’étude. Ces chiffres montrent l'étendue de cette pratique.
Les dangers de cette pratique sont nombreux : développement des addictions au sexe et aux drogues, baisse de vigilance quant aux maladies et infections sexuellement transmissibles, comas et décès… « L’enjeu est important, il faut se mobiliser, et Paris va prendre toute sa responsabilité », explique Jean-Luc Roméro-Michel. Un plan d’information va être mis en place à Paris pour coordonner les actions des autorités de santé, la police et les associations mobilisées sur ce sujet. « Il faut absolument éviter la stigmatisation et la moralisation, ce sont les pires ennemis de la prévention », conclut Jean-Luc Roméro-Michel.
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