Agressions au GHB : la vente de "préservatifs" pour verres explose
Avec la rentrée universitaire, les cas d’agressions suite à des empoisonnements au GHB, aussi connu comme la « drogue du violeur », se sont multipliés. Ce psychotrope incolore, inodore et indétectable au goût peut être glissé dans le verre des victimes afin de leur faire perdre connaissance et d'abuser d’elles. Ce stupéfiant a aussi été surnommé « l’ecstasy liquide » dans les années 1990, en raison de son utilisation festive. Aujourd’hui, des malfaiteurs obtiennent du GBL à partir d’un solvant à peinture (interdit mais plus accessible), qui se transforme en GHB une fois dans l’organisme. En versant quelques gouttes dans les verres des victimes, l’agresseur réussit à les droguer, pour ensuite les manipuler, voler, voire profiter sexuellement d’elles. Face à la prolifération de ces agressions, et pour "retrouver impérativement la liberté de s’amuser dans les lieux de nuit", des manifestations ont eu lieu ce week-end à Bruxelles, accompagnées d’un mouvement en ligne symbolisé par le mot-dièse #balancetonbar. Pour les mêmes raisons, la commande de capuchons pour verre, aussi appelés “préservatifs” pour verre, explose.
Un préservatif pour verre, la solution des patrons de discothèque contre l’introduction de substances illicites dans les verres
Le créateur de DrinkWatch, Antoine Dehay, qui a eu l'idée de cet article en 2020 comme solution à toutes les formes de soumission chimique, a vu croître ses ventes avant même que l’on commence à reparler du GHB sur les réseaux sociaux et dans la presse. À Avignon, Marseille, Montpellier, Reims, Tours, les patrons de bar de nombreuses villes signalent des cas de contamination, et passent commande pour s’approvisionner en protecteurs de verres. L’objet, fait de silicone alimentaire étirable, s’adapte à tous les types de verre et réduit instantanément les risques de contamination, en protégeant les verres des victimes contre les intrusions.
Le capuchon n’est pas toujours suffisant
Malheureusement, protéger les verres n’est pas toujours suffisant. Le mouvement de protestation contre les agressions est né suite à la mise en cause d’un employé de deux cafés très fréquentés de Bruxelles qui, en abusant du contrôle sur les verres aurait drogué plusieurs étudiantes et abusé d’elles. Il est donc important de faire attention à son verre avant même qu’il ne soit servi… Une enquête est en cours en Belgique pour tirer cette affaire au clair.
Le mouvement #balancetonbar cherche un changement de paradigme
Selon Anna Toumazoff, militante qui a participé à la manifestation de vendredi dernier a Bruxelles, le serveur, qui a fait l'objet de 17 plaintes pour viol, a seulement été changé d'établissement par son patron. Pour pousser les bars à offrir un cadre plus sûr, le mouvement #balancetonbar souhaite exercer une pression économique pour que les choses changent. "Si vous ne nous protégez pas, on arrête de sortir" explique le collectif. Alors qu’en Belgique, les policiers vont être mieux formés, et que le Code pénal est en train d’être modifié, ce collectif espère que sa mobilisation pourra aider à permettre de mieux écouter les femmes, qui elles peinent à porter plainte, car ce type d’agression n’est pas toujours détecté par les victimes, qui confondent leur vécu avec un possible abus d'alcool.
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