Polémique des médicaments aromatisés : ces pharmaciens qui refusent ces remèdes-bonbons
"Le médicament, ce n'est pas un paquet de bonbons", s'est insurgée lundi 15 l'ancienne ministre et cancérologue de formation Michèle Delaunay à propos de la vogue récente des médicaments aromatisés avec des saveurs nouvelles. Cappuccino, framboise ou caramel, ces arômes goutent bien trop le marketing, estiment de nombreux professionnels en soulignant les risques de surconsommation de produits certes en vente libre, mais pas anodin tout de même.
A tel point que plusieurs pharmaciens refusent purement et simplement de garnir leurs étagères avec l'Efferalgan cappuccino, le Fervex banane-caramel ou encore le Smecta fraise. "Un médicament doit rester un médicament (...). Personnellement, je refuse d'en avoir dans ma pharmacie, c'est trop marketing", dénonce ainsi la présidente de l'Ordre national des pharmaciens Isabelle Adenot, cité par Le Parisien. Un avis tranché de la professionnelle, entendue récemment suite à la polémique sur la clause de conscience des pharmaciens, mais qu'elle tempère en rappelant la nécessité que les médicaments aient un "goût (qui) doit être gérable pour être avalé".
Un propos qui rejoint celui de Michèle Delaunay. Alertée par les pharmaciens de sa circonscription, la députée de la Gironde a ainsi déclaré lundi qu'il "n'est pas souhaitable que des médicaments pour grands enfants et adultes deviennent un produit de consommation marketing avec un choix de goûts et de saveurs innovants et à la carte".
Les industriels du médicament doivent ainsi "cesser de développer des produits qui ont pour objet de séduire des consommateurs en dehors du seul effet thérapeutique", a-t-elle dénoncé car cela pourrait selon elle conduire à "une surconsommation dangereuse". Puis de rappeler, prenant l'exemple du paracétamol: "à partir de deux grammes chez un enfant et de quatre grammes chez un adultes, on peut avoir une toxicité très importante. Si le poids est dépassé, il peut y avoir des décès".
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