Sida : l'épidémie mondiale pourrait être relancée par l'explosion du nombre de séropositifs en Russie
Après des années de combat acharné, l’épidémie était enfin en train de régresser. Pourtant, le sida pourrait connaître un renouveau du nombre de contaminations à l’échelle mondiale. Dans le collimateur, un pays responsable: la Russie. C’est en tout cas l’Onu qui tire la sonnette d’alarme dans un rapport de 286 pages rendu public ce mardi 12 par l'Onusida, qui évalue à 1,9 million le nombre des adultes qui ont été contaminés par le VIH dans le monde chaque année entre 2010 et 2015.
L’épidémie est en constante régression depuis son pic atteint en 1997. Mais en Europe de l’Est et en Asie centrale, à l’inverse de la tendeance mondiale, l’épidémie explose: +57% depuis cinq ans. Pire encore, sur ces nouveaux cas dans la zone, 80% des cas ont été signalés en Russie (et 10% en Ukraine).
Plus particulièrement dans le viseur de la critique: le choix des autorités russes de se focaliser sur le traitement plus que sur la prévention a poussé par exemple à l’interdiction de la méthadone, un substitut à l'héroïne qui, pour nombre de spécialistes, réduit le risque de contamination chez les toxicomanes. Moscou réprime également l'homosexualité.
Conséquence: le nombre de séropositifs en Russie à dépassé le million et la maladie a déjà tué 200.000 personnes dans le pays. Le rapport de l'Onusida rappelle que les personnes les plus exposées au virus sont, sans surprise, les homosexuels, les prostituées et leurs clients, les transsexuels, les consommateurs de drogues injectables et les prisonniers. Des groupes justement peu considérés par le pouvoir de Moscou, ce qui provoque l’inquiétude de l’Onu.
"Si vous ne contrôlez pas l'épidémie au sein de ces groupes, parce que vous les marginalisez, parce que vous les excluez, parce que vous les criminalisez(…) vous allez avoir l'infection qui va s'étendre à l'ensemble de la population", a notamment mis en garde Michel Sidibé, directeur de l’Onusida au cours d’une conférence de presse à Genève.
Actuellement, 36,7 millions de personnes vivent avec le virus, majoritairement en Afrique sub-saharienne.
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