Clearview propose sa reconnaissance faciale gratuitement à l'Ukraine pour redorer son image
Clearview, fournisseur de technologie de reconnaissance faciale, est accusé de ne pas respecter les règles européennes de protection de données personnelles, car il permet d’identifier des personnes à partir des données collectées des réseaux sociaux. En France, la CNIL a mis en demeure Clearview en décembre 2021, et l’Italie vient de lui infliger une amende de 20 millions d'euros. Pour tenter d’améliorer cette image négative, l’entreprise américaine vient de faire son entrée sur le champ de bataille ukrainien. L’objectif est de convaincre le pays des avantages de cette technologie. Au côté du gouvernement de Kiev, Clearview met son logiciel à disposition pour identifier les Russes, morts ou vivants, sur le territoire ukrainien.
De la reconnaissance faciale en temps de guerre
Outre l’identification de l'identité des ennemis, cette entreprise new-yorkaise possèdant un moteur de recherche de plus de 100 milliards de visages sur Internet veut aussi se rendre utile en combattant la "désinformation". Comme l’indique Reuters le 14 mars (le même jour que la communication de l’amende contre Clearview en Italie), le gouvernement ukrainien peut maintenant utiliser la technologie de reconnaissance faciale de la start-up pour "identifier les morts, les assaillants russes et pour lutter contre la désinformation du gouvernement russe et de ses alliés". Tout cela grâce à un accès gratuit à ce moteur de recherche.
Comment l’Ukraine utilise les bases de données Clearview ?
Selon des déclarations du PDG de l'entreprise, Hoan Ton-That, Clearview possède dans ses données plus de deux milliards d'images extraites du Facebook russe VKontakte, ce qui permet une identification des morts plus efficace et rapide. Jusqu'aujourd'hui, cela était fait à partir des empreintes digitales ou des données dentaires. Pour Hoan Ton-That, les possibilités du logiciel sont nombreuses : l'Ukraine pourra également utiliser la technologie pour rendre service aux réfugiés qui ont fui le pays, et les réunir avec leurs familles, identifier les agents russes en Ukraine et aider le gouvernement à repousser les fausses publications sur les réseaux sociaux au sujet de la guerre.
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