Espace : Rosetta découvre des éléments-clés de la vie sur la comète "Tchouri"
Rosetta mène sa mission avec succès. Pour la plus grande surprise des scientifiques, la sonde spatiale a détecté deux éléments essentiels à la vie sur Terre sur la comète "Tchouri": la glycine et le phosphore. Cette découverte, qui relance la théorie de l'apparition de la vie grâce aux comètes, a été rendue possible grâce à Rosina, un spectromètre de masse qui n'est autre qu'un outil embarqué à bord de Rosetta, lancée en 2004. Les traces de ces éléments ont été détectées dans la queue de la comète, "Tchouri" devenant de plus en plus active à mesure qu’elle se rapproche du soleil.
Au total, plus de 140 différentes molécules organiques ont déjà été identifiées dans le milieu interstellaire. Mais c'est bien la première fois que l'on y détecte de la glycine, un acide aminé, et du phosphore, un élément clé de l'ADN et des membranes des cellules. Jusqu'alors, des traces de glycine avaient déjà été mises en évidence dans les poussières de la comète Wild 2 ramenées sur terre dans le cadre de la mission Stardust de la Nasa en 2004. Toutefois, les scientifiques n'avaient pu exclure à l'époque la possibilité d'une contamination terrestre des échantillons pendant l'analyse.
"La multitude de molécules organiques déjà identifiée par Rosina sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, auxquelles s'ajoutent désormais la glycine et le phosphore, confirment notre hypothèse que les comètes ont le potentiel d'apporter les molécules essentielles de la chimie prébiotique", a souligné Matt Taylor, le responsable scientifique de la mission Rosetta de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) avant d'ajouter: "démontrer que les noyaux cométaires sont des réservoirs de matériaux primitifs dans le système solaire et qu'ils auraient pu transporter ces ingrédients clé de la vie sur la Terre est l'un des principaux objectifs de Rosetta et nous sommes ravis de ces résultats". "Cette découverte renforce l'hypothèse selon laquelle la vie pourrait s'être formée sur Terre grâce à l'apport de molécules d'origine extraterrestres", a pour sa part déclaré Hervé Cottin, professeur à l'université Paris-Est Créteil, dans une interview accordé au Cnes (Centre national d'études spatiales).
En octobre dernier, la sonde en orbite autour de "Tchouri" avait également surpris le monde entier, même la communauté astronomique, en relevant des traces de dioxygène (O2, celui là même que nous respirons) dans le sillage de la comète.
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