Google prêt à payer 390 millions de dollars pour arrêter les investigations sur son utilisation des données de géolocalisation
En 2018, à la suite de révélations publiées dans le média The Associated Press qui affirmaient que Google enregistre les mouvements de ses utilisateurs, y compris lorsque les paramètres de localisation ne sont pas activés, les procureurs généraux de 40 États américains ont ouvert une enquête autour de la manière dont le moteur de recherche recueille les données. Le géant du numérique a préféré verser 391,5 millions de dollars aux États en question dans le but de mettre fin aux investigations en cours.
Ce 23 novembre, invité sur le plateau de l'émission « Just The News, No Noise » de la chaîne du câble américain Real America’s Voice, le procureur général de la Caroline du Sud Alan Wilson est revenu sur l’accord amiable trouvé le 14 novembre entre le géant américain Google et plusieurs États américains : « Le plus important jamais conclu avec des procureurs généraux de plusieurs États autour de la protection des informations personnelles aux États-Unis ».
« Je dis aux gens que quand vous utilisez une application ou une plateforme, que ce soit Google, Tik Tok ou Snapchat, ou Twitter ou n’importe quoi d’autre, si vous recevez un service gratuit ou une marchandise gratuite de la part d’une société de technologie « Big Tech », vous êtes en fait le bien ou le service qui est vendu. Ce sont vos données qui sont monétisées, et donc rien n’est vraiment gratuit », a confié Alan Wilson au journaliste John Solomon.
“If you are receiving a free service or a free good from a big tech company — you are in fact the good and service being sold.”
— Real America's Voice (RAV) (@RealAmVoice) November 23, 2022
South Carolina Attorney General @AGAlanWilson joins @JSolomonReports and @AmandaHead to discuss a big win for privacy ethics.#JustTheNewsNoNoise pic.twitter.com/rqkyizZf43
Google sous le feu des accusations
Un communiqué officiel du bureau du procureur général de Caroline du Sud publié le 14 novembre 2022 rappelle que les procureurs généraux de 40 États américains avaient ouvert cette enquête à la suite de l'article du 14 août 2018 de The Associated Press dans lequel le média affirme que « Google enregistre vos mouvements même lorsque vous lui dites explicitement de ne pas le faire ».
L'article de presse en question se concentrait sur deux aspects contradictoires des paramétrages des comptes Google : « l'historique des positions » et « l'activité sur le web et les applications ». L’historique de localisation d’un utilisateur peut être désactivé manuellement dans les paramètres personnels d’utilisation du compte, mais dans le même temps, la géolocalisation reste activée dans l’option distincte « activité sur le web et les applications » pour tous les utilisateurs de téléphones Android. Google peut donc continuer à recueillir les données de localisation d'un usager qui a expressément refusé d'être tracé, et utilise ensuite ces données récoltées sans le consentement de ses clients à des fins de ciblage publicitaire.
Plutôt que de voir un procès s'ouvrir, le GAFAM a choisi de passer un accord avec les 40 États américains. Selon les propos d’un des porte-paroles de la société américaine rapportés par Libération le 14 novembre 2022, l’entreprise s'inscrit en faux, assurant avoir mis fin à cette pratique « il y a des années » : « Conformément aux améliorations que nous avons réalisées ces dernières années, nous avons mis fin à cette investigation qui était basée sur des règlements obsolètes, que nous avons changés il y a des années ».
Google sommé d'être plus transparent
Néanmoins, dans l’accord, les procureurs généraux soutiennent avoir constaté que Google avait enfreint les lois de protection des consommateurs depuis au moins 2014 en semant la confusion chez ses utilisateurs. Aussi, pour se mettre en conformité, cet accord oblige Google à être plus transparent sur ses pratiques de géolocalisation. Google doit indiquer plus clairement quelles données de localisation sont récoltées et la manière dont elles sont utilisées, y compris lorsque la fonctionnalité est désactivée sur un service mais pas sur d’autres (moteur de recherche ou bien des applications tels que Google Maps).
En septembre 2022, c’était la justice européenne qui avait infligé un revers cinglant au géant américain de l'internet en lui imposant une amende record de 4,1 milliards d'euros pour abus de position dominante de son système d'exploitation Android.
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