La conférence d’Elon Musk à VivaTech, une profession de foi

Auteur(s)
Laurence Beneux, France-Soir
Publié le 20 juin 2023 - 09:30
Image
Elon Musk
Crédits
F. Froger / Z9, pour France-Soir
Selon Elon Musk, "il n’est qu’une question de temps avant que la censure ne se retourne contre vous".
F. Froger / Z9, pour France-Soir

TECH - Du 14 au 17 juin dernier, le salon VivaTech accueillait les leaders mondiaux de l’innovation technologique, avec en point d’orgue, le 16 juin, une conférence d’Elon Musk questionné par Maurice Levy, le fondateur du salon.  

C’est une véritable profession de foi que le créateur de Tesla et de SpaceX a livré, devant une salle enthousiaste d'environ 3 000 spectateurs. L’homme d’affaires donne un sens métaphysique à sa quête du progrès technologique. 

Inspiration

D’après lui, il est possible que la vie consciente n’existe que sur la Terre, en tout cas que dans notre galaxie, et "la lumière de la conscience" ne serait "qu’une petite bougie dans une immense nuit". Nous devons donc "tout faire pour que cette lumière ne s’éteigne pas". 

Pour Elon Musk, il est essentiel de s’assurer que notre planète se porte bien, qu’elle est sûre pour la civilisation, mais il faut aussi étendre la vie au-delà de la terre "dans d’autres planètes du Système solaire, et à terme, dans d’autres systèmes solaires". 

Le créateur de SpaceX voit dans l’exploration spatiale une passionnante et nécessaire source d’inspiration pour toute l’humanité. D’après lui, le progrès technologique, en permettant de découvrir l’univers, permet aussi d’en découvrir la nature. Il élargit le spectre de la conscience et participe à la quête du sens la vie. Une démarche qu’il décrit comme étant l’expression de sa "philosophie de base". 

Philosophie qui serait à l’origine de la création de la plupart de ses sociétés. 

En résumé, Elon Musk revendique des motivations philanthropiques axées sur la compréhension et la protection de la vie. Selon lui, fabriquer une technologie pour voyager au-delà de la Terre y participe. Développer des sources d’énergie renouvelables aussi.  

Le créateur de Tesla envisage le développement de la voiture électrique, qui ne représente aujourd’hui que 2% du parc automobile mondial, comme une avancée bénéfique dans la quête d’énergies renouvelables.

Régulation de l'IA  

À l’inverse, alors qu’Elon Musk est un des créateurs de l’intelligence artificielle mise à disposition du public, il appelle, sans y croire, à un moratoire concernant le développement de ces technologies comme Chat GPT. À défaut de parvenir à convaincre les développeurs de "faire une pause", l’homme d’affaires veut au moins tenter d’alerter sur les effets potentiellement catastrophiques des "super intelligences artificielles", et encourager à la prudence. Il recommande fortement la mise en place de régulations concernant les intelligences artificielles. 

Concernant Twitter, le milliardaire explique qu’il était un de ses grands utilisateurs et qu’il a compris que la plateforme avait un effet négatif sur la civilisation, un impact destructeur sur la société civile. "Mon espoir, mon aspiration, a été de changer ça", dit-il. Il a donc acheté, "trop cher", le réseau social et entrepris des modifications radicales pour inverser la tendance. 

À l’objection soulevée par Maurice Levy, que ces changements ne sont pas toujours bien perçus, Elon Musk répond que les utilisateurs réguliers du réseau social les apprécient. Ces derniers ont, d’après lui, constaté une amélioration de leur usage de Twitter, débarrassé de 90 % des bots et de 95 % de la pédopornographie qui le polluaient. 

Il ajoute que, dans un souci de transparence, le code composant l’algorithme de Twitter est "open source", c’est-à-dire disponible pour tous. Une transparence qu’Elon Musk considère comme nécessaire à la confiance, qui ne peut se contenter d’un "croyez-moi sur parole".   

Le propriétaire de Twitter affirme aussi que la plupart des annonceurs qui avaient quitté la plateforme sont revenus ou sont sur le point de revenir.

Liberté d'expression

À Cristel Heydemann, directrice générale d’Orange, qui soulève la question de la désinformation et des "fausses nouvelles" et souligne que Twitter a décidé de ne pas appliquer le "code de bonne conduite" que l’Union européenne souhaiterait imposer, Elon Musk répond par une boutade : "des fausses informations ? Je n’y crois pas ! Comment puis-je savoir si cela existe réellement ?", avant de souligner que la liberté de parole doit être assurée à chacun, dans la limite des lois de chaque pays et que Twitter n’a pas à aller au-delà de la loi d’un pays.

Il ajoute que la liberté d’expression n’a d’importance et de sens que si "on peut dire quelque chose qui ne vous plaît pas". Elon Musk plaide encore que la seule alternative serait la censure et "qu’il n’est qu’une question de temps avant que la censure ne se retourne contre vous". 

Avant de répondre aux questions du public, Elon Musk conclut son intervention par un appel à un accord rapide entre l’Ukraine et la Russie.  

"Il est terriblement triste que la fleur de la jeunesse d’Ukraine et de Russie, qui ne veut pas être là, soit en train de mourir dans des tranchées. Et je suis sûr que nous pouvons trouver des moyens de bientôt faire la paix", plaide-t-il sous les applaudissements de la salle.

"Je ne suis assurément pas maléfique". Extrait de la conférence d'E. Musk le 16 juin 2023 à Paris :

À LIRE AUSSI

Image
Reportage au salon VivaTech 2023
Salon Vivatech : homme ou machine ?
VIVATECH - Organisé du 14 au 17 juin dernier à Paris, par le groupe Les Échos, détenu par Bernard Arnault, et par le groupe Publicis, le salon Vivatech est, depuis 201...
19 juin 2023 - 18:20
Vidéos
Image
Twitter
Elon Musk dévoile les “Twitter Files” liés à l'histoire de l'ordinateur portable de Hunter Biden
Elon Musk passe à l’acte. Une semaine après avoir qualifié l’ingérence de Twitter dans les élections présidentielles américaines de “réalité évidente” et promis de pub...
03 décembre 2022 - 21:40
Société
Image
oiseau bleu
Twitter Files, partie 12  : comment toute question autour de l’origine du Sars-CoV-2 a été discréditée
#TWITTERFILES - Dans un second "thread" publié le 3 janvier 2023, après avoir exposé la porosité du réseau social à l’armada des services américains, Matt Taibbi décri...
08 février 2023 - 16:00
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.