Lyon : une double greffe des mains réalisée, mais des interrogations sur le cadre légal de l'opération
C'est une opération chirurgicale qui provoque quelques remous dans l'univers médical. Le quotidien Le Figaro dévoile que le 22 novembre 2016, un homme âgé d'une cinquantaine d'années et amputé des quatre membres a reçu une greffe des deux mains au CHU de Lyon. Or, si la France a été la pionnière dans ce genre de chirurgie de très haut niveau, la greffe de membre a été suspendue dans l'Hexagone.
En effet, les greffes de mains se pratiquaient jusque-là dans le cadre de la recherche médicale, via un dispositif appelé "programme hospitalier de recherche clinique (PHRC)". Or ce système a été interrompu (même si sa réactivation a été votée fin 2016), et greffer des mains n'était plus considéré comme un élément de la recherche chirurgicale en France. Il restait possible malgré tout de pratiquer ces opérations, en sortant du cadre de la recherche traditionnelle, à condition de demander l'autorisation à l'Agence régionale de santé. Mais, dans les faits, le coup de frein à la recherche sur la question de la greffe des mains a poussé les patients à se détourner de la France pour ce genre d'opérations. Cet été, une Française de 28 ans avait dû aller aux Etats-Unis pour se faire greffer deux avant-bras, le tout à ses frais alors que, pour rappel, c'est en France que la première opération de ce type a été faite le 13 janvier 2000.
Problème dans le cas de Lyon, un certain flou a régné sur le cadre juridique exact dans lequel s'est déroulé cette double greffe. Selon Le Figaro, les chirurgiens affirment que l'opération s'est faite dans le cadre de la dernière place vacante qu'il restait à prendre dans le cadre du programme PHRC. Mais le journal rapporte les propos d'un ancien membre du cabinet du ministère des Affaires sociales et de la Santé qui évoque une réalité beaucoup plus trouble: "Tout le monde fait ce qu’il veut en ce moment dans les hôpitaux. Il va y avoir des initiatives sauvages car le ministère de la Santé n’a plus d’autorité à moins de trois mois de la présidentielle".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.