Neuvième planète : des chercheurs français précisent sa position
Depuis un peu plus d'un mois, un nouveau défi a été lancé à la communauté astronomique mondiale: trouver l'hypothétique neuvième planète du système solaire. Et une équipe d'astronomes français pensent avoir réussi à limiter le (très) vaste champ des recherches.
Le 20 janvier dernier, les astronomes américains Konstantin Batygin et Mike Brown avaient publié une étude avançant que l'existence de cette "Planète X" était l'explication à la répartition des objets de la ceinture de Kuiper (un amas de corps célestes, notamment des astéroïdes et quelques planètes naines comme Pluton, situé au-delà de l'orbite de Neptune). Mais ces prévisions purement mathématiques n'en donnaient pas les coordonnées, loin s'en faut.
Résultat: la planète pourrait se trouver n'importe où à 360 degrés en longitude (les orbites des planètes sont à peu près "à plat" autour de leur étoile) autour du Soleil. Car "Planète X" a beau être relativement volumineuse -deux à quatre fois plus grande que la Terre pour une masse 10 fois supérieure- elle n'en reste pas moins difficile à trouver. Son orbite serait située entre 30 et 180 milliards de kilomètres du Soleil selon l'époque, ce qui impliquerait qu'il lui faudrait entre 10.000 et 20.000 pour faire le tour de l'étoile.
Mais Agnès Fienga, astronome à l'Observatoire de la Côte d'Azur, Jacques Laskar, directeur de recherche au CNRS et leurs équipes pensent avoir réussi à exclure certaines zones et même à définir une zone "probable" où elle se situerait. Pour cela, ils ont utilisé les données de la sonde de la NASA Cassini qui étudie Saturne et ses satellites ainsi que leur modèle informatique INPOP qui permet de généré des éphémérides -un calendrier de déplacements des planètes du système solaire.
Le volume de la neuvième planète impliquerait en effet un impact sur le mouvement des corps célestes voisins par l'effet de la gravité et Saturne ne serait pas épargnée. Les données de Cassini sur la position de cette dernière ont donc permis de dégager une hypothèse. D'après ces calculs, sur les 360 degrés d'angle de recherche, deux zones -pour un total de 50 degrés- sont considérées comme "interdites". La planète ne pourrait pas s'y trouver. En revanche, un angle de "seulement" 21 degrés a été défini comme "probable" pour observer la planète.
Certes "l'existence d'une neuvième planète ne pourra être confirmée que par son observation directe", concède le CNRS"mais en restreignant les directions possibles de recherche, l'équipe française apporte une importante contribution dans cette quête".
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