Un réseau internet artisanal et décentralisé pour éviter les coupures dans les pays autoritaires
Des organisations militantes sont parvenues à créer un wifi « maison ». Décentralisé, ce réseau se passe des structures des opérateurs et ne peut donc être coupé, comme c’est souvent le cas dans les pays autoritaires.
Des réseaux qui fonctionnent grâce à des batteries de cigarettes électroniques
Comment garantir aux citoyens de régimes autoritaires un total accès à internet, et donc à l’information ? Des activistes ont trouvé comment contrer cette mesure répressive, qui peut faire mouche là où on ne l'attend pas forcément. Ils ont créé leur propre réseau décentralisé, qui ne passe pas par les structures des opérateurs, et ne peut donc être censuré par les gouvernements.
Deux réseaux ont ainsi récemment été créés, aux États-Unis. D’abord, NYC Mesh en juillet 2020, mis au point par des manifestants qui s’étaient installés dans un parc au cœur de Manhattan pour protester contre les violences policières. Mycelium Mesh Project a quant à lui vu le jour à Atlanta, où ses fondateurs ont réussi à envoyer des messages sur plus de vingt kilomètres, sans perte ni souci de stabilité, grâce à des batteries de cigarettes électroniques qui ont alimenté les nœuds du réseau.
Une décentralisation du réseau internet
Mais comment fonctionnent ces réseaux "craft" ? Aujourd’hui, dans la majorité des pays, les réseaux internet sont centralisés et contrôlés par les fournisseurs d’accès. En France, ils sont quatre à se répartir le marché : Orange, SFR, Bouygues et Free. Ailleurs, il n’est pas rare que les gouvernements fassent pression sur les fournisseurs d’accès afin qu’ils arrêtent leur activité. C’est notamment le cas dans certains pays d’Afrique, comme l’Égypte ou le Tchad, où le réseau internet est régulièrement coupé par les autorités.
La grande force de ces wifi « maison » est qu’ils sont décentralisés. Ils reposent sur des réseaux constitués de « nœuds », sans hiérarchie entre eux. Il est donc impossible de couper l’intégralité de l’accès à Internet, d’autant que ces nœuds ne se trouvent pas au domicile des activistes, mais disposés de manière aléatoire dans l’environnement urbain. Pylônes électriques, lampadaires extérieurs ou bâtiments abandonnés peuvent ainsi servir de routeurs pour l’accès à internet, et les couper ne supprimera jamais tout le réseau.
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