Tchétchénie : Kadyrov dément les arrestations d'homosexuels
Le président de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a démenti mercredi toute arrestation d'homosexuels dans la république russe du Caucase, dénonçant comme des "provocations" les articles de presse faisant état de la traque de cette communauté.
"Des articles provocateurs sur la Tchétchénie (ont été publiés), rapportant de soi-disant arrestations", a déclaré M. Kadyrov lors d'un entretien avec le président Vladimir Poutine, cité par les agences russes.
"C'est même gênant d'en parler. Il y aurait soi-disant des arrestations, des meurtres, (les journaux) ont même donné le nom" d'une des victimes, a-t-il poursuivi. "Mais il est vivant, en bonne santé et se trouve chez lui", a-t-il assuré.
Fin mars, une enquête du journal indépendant Novaïa Gazeta a révélé que les homosexuels sont devenus la cible des autorités en Tchétchénie, société conservatrice où l'homosexualité, considérée comme un tabou, est un crime passible de mort dans la majorité des familles.
Selon le journal, les autorités locales ont arrêté plus de 100 homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur". Toujours selon Novaïa Gazeta, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de tortures.
Des homosexuels tchétchènes ayant fui à Moscou ont affirmé à l'AFP avoir été battus et détenus "dans une prison non-officielle", et vivre aujourd'hui la peur au ventre d'être identifiés et traqués par leur famille.
Interrogé sur ces accusations, le porte-parole de M. Kadyrov avait éludé le problème en assurant qu'il ne peut pas y avoir d'exactions contre les gays puisque ceux-ci "n'existent pas" en Tchétchénie.
La parution de cette enquête a suscité une vague d'indignation à l'étranger, dont celle de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, qui s'est dite lundi "troublée" par ces informations.
Officiellement, une enquête a été ouverte lundi par le Parquet général. Mais les enquêteurs disent n'avoir reçu "aucune plainte officielle" de victime, selon la déléguée russe pour les droits de l'Homme Tatiana Moskalkova.
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