EDF : la question de l'EPR d'Hinkley Point encore une fois repoussée

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 23 avril 2016 - 19:27
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EDF ne devrait pas donner son feu vert au projet d'EPR Hinkley Point avant fin juin.
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EDF a accepté vendredi de consulter son comité central d'entreprise (CCE) sur Hinkley Point, comme le réclamaient ses syndicats, ce qui va l'obliger à reporter une fois de plus sa décision finale sur ce projet très controversé, attendue mi-mai.

Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a annoncé au début d'un conseil d'administration organisé ce vendredi que le projet de construction de deux réacteurs EPR en Angleterre serait soumis au CCE, a indiqué une source proche de l'entreprise à l'AFP. Il devait, en outre, lors de ce conseil, présenter un ensemble de mesures pour sécuriser la trajectoire financière du groupe.

Cette consultation du CCE "reporte la décision (sur Hinkley Point) de plusieurs semaines", précise cette source. Ce geste répond à une demande pressante des syndicats d'EDF.

Les élus du CCE d'EDF rassemblant les quatre syndicats représentatifs (CGT, CFE-CGC, CFDT, FO) avaient voté jeudi à l'unanimité une résolution demandant à être "préalablement consultés" sur ce projet de construction de deux EPR en Angleterre, inquiets de son impact sur la situation financière du groupe.

Selon la FNME-CGT, l'annonce de cette consultation est "une bonne chose", a indiqué l'organisation à l'AFP, alors qu'un élu CFE-CGC estime qu'elle "permettrait un échange sur le projet sur la base d'un dossier". "C'est la moindre des choses de consulter le CCE sur un investissement de 24 milliards d'euros", a réagi un élu FO. La CFDT, dont une délégation a été reçue par la direction vendredi matin, a également accueilli favorablement cette annonce.

Les trois autres organisations avaient eux refusé de rencontrer la direction, pour protester justement contre sa réticence à soumettre le projet pour avis au CCE. Les discussions sur Hinkley Point vont désormais entrer dans une nouvelle phase formelle, la consultation d'un CCE étant très encadrée.

Au moins deux réunions seront nécessaires (celle d'information sur le dossier et celle de consultation effective) et en comptant les délais de convocation, l'avis ne sera pas rendu d'ici la mi-mai, prévient la FNME-CGT.

"Ça devrait certainement décaler à fin juin" le feu vert d'EDF au projet, indique-t-on au sein de ce syndicat, même si "on n'est jamais à l'abri" d'une décision surprise.

Le 22 mars dernier, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait affirmé que la décision finale d'investissement sur la construction des deux EPR d'Hinkley Point serait prise "début mai", avant l'assemblée générale annuelle d'EDF, dont l'Etat détient près de 85% du capital, prévue le 12 mai.

Mais la semaine dernière, il avait déjà entrouvert l'idée d'un délai en évoquant, lors d'un entretien à la BBC, "les semaines ou les mois qui viennent".

Le calendrier reste en tout cas entre les mains de la direction, car c'est elle qui fixe l'ordre du jour des réunions du CCE. Avant l'annonce de ce vendredi, une prochaine réunion avait déjà été fixée au jeudi 28 avril sur la trajectoire financière.

Le CCE pourrait de son côté demander une expertise sur le projet avant de se prononcer, prolongeant d'autant le processus. En décembre dernier, il avait déjà lancé une procédure d'alerte, jugeant la situation économique et sociale d'EDF "préoccupante".

Ce nouveau délai constitue un énième report du lancement effectif de ce projet géant, évalué à 18 milliards de livres (environ 23 milliards d'euros). Si EDF a déjà commencé sur le terrain des travaux préparatoires et si un accord commercial a été signé en octobre 2015 avec le groupe chinois CGN (qui financera un tiers du projet), la décision finale d'investissement a été plusieurs fois repoussée.

Au tout début des discussions, elle était censée intervenir en juillet 2014. Mais EDF a du mal à boucler le financement du projet. Et ces derniers mois, de nouvelles contraintes financières sont apparues, avec la décision de l"État de faire reprendre par EDF la branche réacteur d'Areva, ou encore la baisse continue des prix de marché de l'électricité, qui pèse sur les revenus du groupe.

A cela s'ajoutent d'autres investissements importants à venir, comme la maintenance du parc nucléaire français ou le développement des énergies renouvelables.

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