EDF plaide pour un nouveau rattrapage des tarifs de l'électricité
Le géant français de l'électricité EDF a plaidé ce mardi 16 février pour un nouveau rattrapage des tarifs réglementés de l'électricité des particuliers en France, parallèlement à une réforme de la régulation pour favoriser les investissements face à la chute des prix de marché. Les tarifs réglementés résidentiels, qui seront désormais fixés par la Commission de régulation de l'énergie, et non plus par le gouvernement, avaient augmenté de 2,5% le 1er août 2015.
Cette hausse incluait un rattrapage sur un an du manque à gagner d'EDF en 2012 et 2013, lorsque ces tarifs s'appliquant à environ 28 millions de sites ne couvraient pas ses coûts en raison de gels tarifaires décidés par l'exécutif. "Il y a, sur la période 2012 et 2013, un manque à gagner important pour EDF qui doit être rattrapé", a estimé le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, au cours d'une conférence de presse.
"Le gouvernement, en charge de fixer les tarifs jusqu'au début de cette année, a décidé une politique des petits pas. L'année dernière, nous avons eu 2,5% d'augmentation. Cette année, nous souhaitons qu'un autre pas soit franchi pour contribuer au rattrapage du manque à gagner", a-t-il ajouté.
Une demande aussitôt repoussée par la ministre de l'Energie, Ségolène Royal. "Il n'y a pas de raisons d'accorder une hausse supplémentaire à celles accordées", a rétorqué la ministre, interrogée par l'AFP. "Il faut qu'EDF fasse des gains de productivité, en investissant dans les renouvelables, en relevant la productivité des installations, et pas toujours en se tournant vers les consommateurs".
Face à la chute des prix de marché de l'électricité, Jean-Bernard Lévy a également plaidé pour une réforme des régulations française et européenne pour permettre aux opérateurs de couvrir leurs coûts variables et d'investir dans de nouveaux moyens de production. "Depuis quelque temps, le marché de l'électricité en Europe connaît des dysfonctionnements", a expliqué le dirigeant. "Nous constatons une situation durable de surcapacités", engendrée par une consommation électrique atone et l'essor des énergies renouvelables.
"Nous voyons donc un modèle de marché qui permet juste aux opérateurs de couvrir leurs coûts variables mais pas l'investissement dans de nouveaux développements", a-t-il déploré. "Aucun opérateur n'est aujourd'hui en mesure d'investir dans de nouveaux moyens de production s'il n'est pas soutenu par des subventions publiques. (...) Il me semble qu'il y a urgence à réformer le modèle de marché", a insisté le dirigeant.
Une "amélioration" du cadre régulatoire est également nécessaire en France, a renchéri le directeur financier, Thomas Piquemal. "Nous demandons d'avoir plus de visibilité sur le parc nucléaire afin de pouvoir procéder aux investissements qui sont absolument indispensables pour étendre la durée de fonctionnement" des réacteurs au-delà de la limite de 40 ans fixée lors de leur conception, a-t-il dit.
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