France : déficit public en baisse et croissance en hausse
Bonnes nouvelles pour les finances publiques: la France a enregistré en 2015 un déficit public plus faible que prévu, en raison notamment d'une croissance supérieure aux attentes, à 1,2% du produit intérieur brut (PIB). De quoi redonner du baume au cœur du gouvernement, au lendemain de l'annonce d'un nouveau record atteint en février sur le front du chômage. Le pays a ramené l'an dernier son déficit public -qui inclut les comptes de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales- à 3,5% du produit intérieur brut (PIB), après 4% en 2014, selon les comptes nationaux publiés ce vendredi 25 mars par l'Insee.
Le gouvernement, qui s'était fixé un objectif à 3,8% du PIB, a donc fait nettement mieux, un "signal positif" salué par le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici. "C'est notre sérieux budgétaire qui nous a permis d'atteindre ces bons résultats", s'est félicité le ministre des Finances Michel Sapin, jugeant la baisse du déficit "d'autant plus notable" que le gouvernement a dû "faire face à des dépenses imprévues, comme le renforcement des moyens liés à la sécurité".
A l'origine de cette performance: une croissance légèrement supérieure aux prévisions, revue à la hausse vendredi par l'Insee à 1,2% au lieu des 1% initialement prévus. Une progression synonyme de recettes fiscales supplémentaires pour l'Etat. "Notre économie ne s'est pas encore redressée avec suffisamment de force" mais "les efforts portent leurs premiers fruits", a estimé lors d'une conférence de presse Michel Sapin, qui table sur une hausse de 1,5% du PIB en 2016.
L'institut statistique met également en avant une meilleure gestion des dépenses, en hausse de "seulement" 1,4% en 2015 contre 1,8% en 2014. Rapportée au PIB, la dépense publique a baissé de 0,5 point sur un an à 56,8% du PIB. La réduction du déficit s'est par ailleurs faite malgré une baisse des prélèvements obligatoires, passés de 44,8% à 44,5% du PIB, du fait d'une baisse de l'impôt sur le revenu de 3,2 milliards d'euros et d'allègements de charges pour les entreprises au nom du pacte de responsabilité.
Toutefois, si le déficit a baissé, ce n'est pas encore le cas de la dette publique brute mesurée en pourcentage du PIB qui a atteint 95,7% fin 2015 à 2.097 milliards d'euros contre 95,3% fin 2014. Ce qui a été dénoncé par le député LR Gilles Carrez, qui voit dans les chiffres de l'Insee un "résultat en trompe-l'œil qui masque les difficultés à venir". Dans le détail, le déficit du budget de l'Etat a atteint 70,5 milliards d'euros contre 73,3 milliards inscrits dans le budget. Le déficit de la Sécurité sociale s'est lui établi à 10,7 milliards contre 12,8 milliards attendus.
Les collectivités locales, régulièrement accusées de laxisme dans la gestion de leurs finances, et en conflit avec le gouvernement sur le montant de leurs dotations, ont enregistré un excédent de 700 millions d'euros, au lieu d'un déficit de 500 millions prévus dans le projet de loi de finances. Une première depuis 2003, selon Bercy.
"On ne peut que se réjouir que l'ensemble des administrations publiques s'engage de concert dans cette dynamique de maîtrise des dépenses", a déclaré le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, estimant que les collectivités pouvaient désormais relancer leurs projets d'investissement, en nette baisse en 2015.
Dans ce contexte, Michel Sapin a maintenu l'objectif de réduire de dix milliards d'euros sur trois ans les dépenses des collectivités locales. Il a par ailleurs promis que le gouvernement continuerait "en 2016 et 2017 à réduire les déficits, tout en finançant (ses) priorités, en baissant les prélèvements et en confortant la croissance et l'emploi", répondant aux multiples critiques émises ces dernières semaines après l'annonce de nouvelles dépenses pour cette année.
L'objectif semble désormais moins ardu que prévu: le gouvernement a réitéré vendredi son engagement à ramener le déficit public à 3,3% avant de repasser en 2017 sous la barre des 3% fixée par le "pacte de stabilité" européen. Un effort jugé indispensable pour contenir la dette publique.
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