Le groupe Vivarte se prépare à une restructuration drastique

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 janvier 2017 - 14:21
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L'enseigne de chaussures André
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Le groupe d'habillement ne parvient pas à se sortir de la crise.
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Le groupe Vivarte (La Halle, André, Caroll...) pourrait supprimer jusqu'à 2.000 emplois. Les syndicats s'annoncent déjà prêts à réagir aux annonces qui sont attendues tout au long de la semaine.

Une semaine cruciale s'ouvre ce lundi 23 pour les salariés du groupe d'habillement en difficulté Vivarte (La Halle, André, Caroll, San Marina...) appelés à se mobiliser contre une restructuration drastique: jusqu'à 2.000 postes pourraient être menacés.

Des annonces sont attendues lundi après-midi à l'occasion d'un comité de groupe, suivi mardi et mercredi par des comités centraux d'entreprise extraordinaires des enseignes La Halle, La Halle aux chaussures et André, ainsi que de Vivarte Services, la filiale fonctions support du groupe. Des comités d'établissement sont aussi prévus.

Pour les syndicats, il n'y a aucun doute: on va vers "trois PSE" (plans de sauvegarde de l'emploi) à la Halle, la Halle aux chaussures et chez Vivarte Services, affirme la CFDT, qui chiffre à "2.000" le nombre de postes menacés dans un groupe qui employait en 2016 17.000 salariés, "13.000 à 15.000" selon les chiffres des syndicats.

La CGT évalue de son côté entre "1.500 et 2.000" les suppressions de postes qui pourraient être annoncées. "On s'attend à tout, y compris pire que cela", résume son représentant Karim Cheboub.

Une restructuration qui fait suite aux plans sociaux lancés en 2015 (La Halle, Kookaï, Défi Mode et André), avec à la clé la suppression de 1.850 postes. Sans permettre de redresser la barre.

Les syndicats attendent enfin des réponses après des mois d'incertitude. Lundi matin, une cinquantaine de salariés étaient rassemblés devant le siège du groupe à Paris à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et SUD.

Pour Vincent Boursier, coordinateur CFE-CGC, même si "c'est dur à dire", "ça va presque être un soulagement de savoir à quelle sauce on va être mangé" après des mois d'incertitude.

"On est dans l'attente des condamnations à mort parce que c'est la mort du groupe ni plus ni moins", redoute Gérald Gautier (FO). Mais, selon lui, sur chaque cession, "75%" du produit de la vente "remontent dans les poches" des actionnaires.

La CFDT, elle, a prévu de se retrouver à 13H00, en présence de Laurent Berger, numéro un de la confédération.

L'ancien PDG Stéphane Maquaire, débarqué quelques mois après son arrivée, avait dévoilé en septembre un plan stratégique à cinq ans et lancé une procédure auprès du tribunal de commerce de Paris pour restructurer la dette d'un milliard et demi d'euros.

Son successeur, Patrick Puy, spécialiste du redressement d'entreprises, a été nommé pour un an. Ce qui fait craindre aux syndicats un "démantèlement complet" du groupe au seul profit des fonds actionnaires (Oaktree, Babson, GLG et Alcentra), des "fonds vautours" pour le responsable CFDT Jean-Louis Alfred.

Car, même si l'effacement de 800 millions d'euros dans le cadre du mandat ad hoc devait aboutir, il resterait encore 700 millions d'euros de dette, une charge trop lourde pour le groupe.

Le plan prévoyait notamment la cession de 97 magasins La Halle aux chaussures (sur 650), après le lancement l'été dernier de la vente des enseignes Kookaï, Chevignon et Pataugas, qui s'ajoutait à celle de la Compagnie vosgienne de la chaussure (CVC). En novembre avait aussi été annoncée la fermeture de 55 magasins André (sur 135).

FO craint désormais qu'à La Halle aux Chaussures, environ 200 magasins soient cédés et 80 fermés chez André, soit environ 1.200 salariés touchés. La CFDT anticipe, elle, une cession d'André, démentie début janvier par la direction. Elle table aussi sur une vente de Naf Naf.

Les sièges de La Halle et de La Halle aux chaussures devraient être fusionnés dans le cadre du rapprochement des deux enseignes, souligne la CGT.

Les syndicats, qui tirent la sonnette d'alarme depuis des mois, ont fini par être reçus début janvier par le cabinet du secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue. Mais ils sont ressortis de la rencontre "extrêmement déçus".

Pour sauvegarder les emplois - "70% des salariés sont à temps partiel" et "à 80% des femmes", rappelle le représentant FO Gérald Gautier -, l'intersyndicale doit présenter lundi un "plan alternatif" visant à pérenniser les enseignes.

 

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