Les Français grands perdants du passage à l'euro selon une étude allemande
Un rapport d'un centre de recherche allemand a calculé les gains où les pertes pour les habitants de la zone euro du passage à la monnaie unique.
Voilà une étude qui ne va pas réconcilier les Français avec la monnaie européenne à trois mois des élections envoyant les élus aux parlements de Strasbourg et de Bruxelles. Selon une étude allemande, le passage à l'euro a fait perdre aux Français la somme de 56.000 euros par personnes sur la période 1999-2017.
Dans son rapport dévoilé par Le Parisien, le Centre de politique européenne de Fribourg, a procédé à un calcul simple: il s'est basé sur le PIB par habitant estimé si le pays n'était pas passé à l'euro. Une donnée simple et pertinente, même si son évaluation reste potentiellement hasardeuse. Les résultats donnent raison en tout cas à ceux qui estiment que les Français ont perdu en pouvoir d'achat depuis l'entrée en vigueur de la monnaie européenne (qui n'est venue dans les porte-monnaie qu'en 2002). Autre pressentiment repris par les détracteurs de la monnaie unique dans le champ politique, celle d'un euro qui favoriserait l'Allemagne: selon cette étude, les voisins de la France auraient gagné de leur côté 23.000 euros par personne. Les Pays-Bas sont les autres grands gagnants avec 21.000 euros en plus par habitant. Le pays qui aurait le plus perdu ne serait d'ailleurs pas la France mais l'Italie avec 73.000 euros en moins sur 18 ans.
Lire aussi: La BCE voit s'assombrir le ciel économique en zone euro
Comment expliquer un tel écart? La réponse serait à trouver dans les pratiques monétaires des pays qui ont le plus perdu ou gagné. La France, mais surtout l'Italie, n'hésitait pas à pratiquer avant le passage à l'euro des dévaluations compétitives. Lorsque la situation économique se tendait, les banques centrales nationales imprimaient des billets injectés dans l'économie. Cette pratique affaiblissait la monnaie qui perdait de sa valeur ce qui avait pour conséquence de rendre les produits à l'exportation plus compétitifs grâce au jeu du taux de change. La pratique générait cependant de l'inflation qui pouvait être certes contrée par des hausses de salaires ou de prestations sociales, mais impactaient durement les patrimoines. La Banque centrale européenne est relativement opposée à cette pratique ce qui a empêché certains pays de se reposer sur ce levier de croissance en maintenant une monnaie européenne forte. L'Allemagne, pays exportateur de bien à forte valeur ajoutée qui n'a donc pas besoin de dévaluation compétitive et qui y est farouchement opposé, a pu ainsi maximiser ses rentrées d'argent.
Voir aussi:
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.