Pourquoi six Français sur dix ne payent pas d'impôt sur le revenu ?
"Inégalités", "injustice", ce sont deux des mots qui viennent le plus souvent à l'esprit des Français à l'évocation des impôts selon un sondage Ifop datant de mars dernier. Et ce ne sont pas les dernières statistiques la Direction générale des finances publiques publiées mardi 18 qui devraient changer cette opinion.
S'il est commun d'entendre dire que la moitié des Français ne paye pas d'impôts, la réalité est encore plus sévère, du moins en ce qui concerne l'impôt sur le revenu (ISR). Sur l'exercice 2016, seuls 16,1 millions de foyers fiscaux étaient imposables, soit 42,8% d'entre eux. Un chiffre qui constitue un record absolu depuis les années 1960. Record qui pourrait à nouveau tomber en 2017.
Cela ne signifie cependant pas que seul quatre Français sur dix contribuent à la dépense publique. De plus les chiffres ont beaucoup varié ces dernières années en raison de la politique fiscale du précédent quinquennat, et peuvent donc être trompeurs.
Après deux ans d'un taux d'imposition assez lourd, le fameux "matraquage fiscal", le gouvernement a consenti une succession de baisses qui a au final touché trois millions de ménages entre 2014 et 2016. Mais la part des foyers imposables ayant atteint près de 50% en 2012 et plus de 52% en 2013, le quinquennat de François Hollande reste dans la moyenne des années précédentes.
Cela a produit un effet "grand écart" en termes de chiffres. Ainsi, un couple avec deux enfants ne payaient pas l'ISR en dessous de 27.159 euros de revenus annuels en 2013, un chiffre qui est passé à 41.313 euros en 2016.
Certains considèrent que tous les ménages devraient payer un impôt sur le revenu, même symbolique. Mais d'autres soulignent que presque tous les Français sont concernés par la CSG (contribution sociale généralisée), dont la fusion avec l'ISR a souvent été évoquée sans jamais être mise en place. La TVA ne fait pas non plus de distinction en fonction des revenus, et avec la CSG, elle rapporte plus à l'Etat que l'impôt sur le revenu.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.