Réacteurs EPR : Hinkley Point peut rester à l'ordre du jour du CA d'EDF
Une action en justice du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF pour empêcher que le dossier Hinkley Point (construction de deux réacteurs EPR en Angleterre) soit soumis au conseil d'administration de l'électricien prévu jeudi 28 n'a pas abouti, l'audience ayant été fixée la semaine prochaine.
Toutefois, la demande en référé d'heure à heure du CCE porte aussi sur "la suspension" des délibérations du conseil d'administration, ce qui pourrait bloquer, le cas échéant, le lancement de ce projet controversé de 18 milliards de livres (21,6 milliards d'euros).
Le CCE d'EDF a demandé vendredi à la justice le retrait du dossier Hinkley Point de l'ordre du jour du conseil convoqué le 28 juillet. Cette demande sera examinée le 2 août au tribunal de grande instance de Paris, a indiqué à l'AFP le secrétaire du CCE Jean-Luc Magnaval.
Compte tenu de la date de l'audience, fixée lundi, le dossier contesté pourra donc figurer à l'ordre du jour du CA comme prévu. Mais le CCE ayant aussi demandé à la justice d'ordonner "la suspension de tous les effets des délibérations qui seraient prises par le conseil" ce jour-là, un avis du CA en faveur de ce chantier pourrait ne pas valoir lancement effectif du projet.
Pour le CCE, avec ce référé, il s'agissait de défendre "l'accès au juge" de l'instance, EDF ayant décidé de soumettre ce projet au vote des administrateurs sans attendre le résultat, le 22 septembre, d'une autre action en référé du CCE pour obtenir des informations supplémentaires sur le projet britannique. Interrogée par l'AFP, EDF n'a pas fait de commentaires.
L'électricien a annoncé jeudi dernier dans la soirée qu'il avait convoqué un conseil d'administration le 28 juillet pour prendre une décision finale d'investissement sur ce projet gigantesque, à l'origine de fortes tensions au sein de l'entreprise. Cette ultime étape se faisait attendre depuis la signature, en octobre 2015, d'un accord commercial avec l'entreprise publique chinoise CGN, qui devrait apporter un tiers du financement.
Les fédérations de l'énergie CGT, CFE-CGC et FO, qui demandent son report depuis plusieurs mois, ont accusé vendredi le président François Hollande d'être "passé outre l'avis des salariés" sur ce chantier. Elles ont évoqué une "violation" du CCE d'EDF avec une prise de décision avant même l'audience prévue le 22 septembre De son côté, l'association EDF actionnariat salarié (EAS) s'est à nouveau élevé lundi contre le projet britannique, estimant qu'il est "de nature à compromettre gravement la viabilité" de l'entreprise.
Une décision "doit impérativement être conforme à l'intérêt social d’EDF, qui se distingue de celui de son principal actionnaire, l'État français, de celui de la société Areva et de celui de la filière nucléaire française", a souligné EAS.
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