Travail dominical aux Galeries Lafayette : suspense sur la validité de l'accord conclu
Suspense aux Galeries Lafayette: la direction et deux syndicats ont trouvé un compromis sur l'ouverture dominicale du magasin amiral situé boulevard Haussmann à Paris, mais l'accord reste à la merci d'une opposition des autres syndicats. Le texte a été signé vendredi soir par la CFE-CGC et la CFTC, ont indiqué à l'AFP ces deux organisations syndicales, qui représentent, à elles deux, 37,94% des voix aux élections professionnelles, soit au-delà du seuil de 30% nécessaire à la validation d'un accord.
Mais le compromis peut encore être invalidé si les trois autres organisations de l'entreprise, qui représentent plus de 50% du personnel, font toutes formellement opposition: CGT (34,48%), SCID (14,19%) et FO (12,20%). Alexandre Torgomian (SCID) et Brice Bellon (FO) ont d'ores et déjà annoncé à l'AFP qu'ils exerceraient leur droit d'opposition. L'accord est un "cadeau à la direction", s'est insurgé M. Torgomian, dénonçant aussi une signature "à la hâte" et "sous pression".
De son côté, la CGT, premier syndicat des Galeries Lafayette, temporise. "Il y a un délai de huit jours pour faire opposition, nos élus vont se réunir pour prendre une décision", a fait valoir Céline Carlen, de la CGT Commerce. Outre l'incertitude sur l'opposition de la CGT, la finalisation de l'accord est aussi suspendue à un imbroglio judiciaire autour de la situation du SCID. La direction conteste en justice sa représentativité depuis qu'il s'est désaffilié de la CFDT au début de l'année. Une audience est prévue la semaine prochaine. Mais tant que ce dossier n'aura pas été tranché définitivement par la justice, l'accord ne sera pas totalement sécurisé.
Si le texte échappe à ces multiples écueils, les Galeries Lafayette du boulevard Haussmann deviendront le deuxième grand magasin parisien à pouvoir ouvrir le dimanche depuis la promulgation de la loi Macron en août, après le BHV-Marais, qui fait aussi partie du groupe Galeries Lafayette.
"Je crois qu'on a trouvé un équilibre", a estimé Jacques Biancotto, président de la CFE-CGC Commerce, qui a précisé que toutes les demandes de son syndicat avaient été "acceptées". La CFE-CGC (27,91%) avait refusé de signer la première mouture de l'accord le 3 mai parce que toutes ses demandes n'avaient pas été prises en compte. Les négociations avaient repris jeudi.
Le nouveau texte a aussi été approuvé par la CFTC (10,03% des voix). L'organisation "a pris ses responsabilités et a agi dans l'intérêt des salariés et de l'entreprise", a dit Patrick Ertz, président de la CFTC Commerce. Sollicitée par l'AFP, la direction des Galeries Lafayette n'a, pour sa part, "rien confirmé". La dernière mouture du texte porte notamment à huit (contre sept auparavant) le plafond de dimanches travaillés, avec la garantie que les volontaires puissent en faire au moins six, ont indiqué la CFE-CGC et la CGT.
Des négociations sur les astreintes se tiendront dès le mois de juin, et non dans six mois, et le texte institue un "observatoire" du travail du dimanche, composé de représentants de la direction et des syndicats signataires, au lieu de la commission de suivi initialement prévue. Par ailleurs, l'accord distingue, comme dans sa précédente version, les salariés travaillant habituellement la semaine et occasionnellement le dimanche, et ceux de fin de semaine, embauchés spécifiquement à temps partiel. Pour les premiers, les dimanches travaillés seront majorés de 100% (payés double) et assortis d'une récupération. Pour les seconds, embauchés spécifiquement, les heures du dimanche seront aussi majorées de 100%, mais sans récupération.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.