LafargeHolcim ferme ses bureaux de Paris et Zurich et supprime 200 emplois

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Par AFP - Zurich
Publié le 25 mai 2018 - 15:48
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Le logo du cimentier franco-suisse LafargeHolcim, le 9 mars 2017 à Paris
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Le géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim va fermer ses bureaux de Paris et Zurich dans le cadre d'une simplification de sa structure
© Thomas SAMSON / AFP/Archives

Le géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim va fermer ses bureaux de Paris et Zurich dans le cadre d'une simplification de sa structure, a-t-il annoncé vendredi, ce qui va déboucher sur la suppression de 200 emplois.

Dans un communiqué, le groupe issu de la fusion en 2015 du français Lafarge avec le suisse Holcim a précisé que ces mesures concernent les postes liés aux fonctions centrales.

Les emplois restants à Paris sont appelés à être transférés à Clamart, en banlieue parisienne, tandis que ceux à Zurich se répartiront entre deux sites en Suisse, à Holderbank et à Zoug.

Ce projet devrait être mis en oeuvre intégralement d'ici la fin de l'année. Quelque 97 postes seront touchés à Paris et 107 en Suisse, a indiqué le groupe, précisant qu'aucun autre site en France ne sera concerné.

"Cette douloureuse mais nécessaire étape de simplification est primordiale pour créer un LafargeHolcim plus léger, plus rapide et plus compétitif", a déclaré Jan Jenisch, son nouveau directeur général, cité dans le communiqué.

La simplification de la structure et de ses fonctions centrales, telles les fonctions financières, juridiques ou les équipes de direction par grandes zones géographiques, fait partie des éléments que le groupe juge déterminants pour ses projets stratégiques jusqu'en 2022.

- 'Sauver des postes' -

Des mesures similaires ont déjà été mises en place pour les fonctions centrales dans ses bureaux de Singapour et Miami.

Les projets pour Paris et Zurich sont soumis aux procédures et consultations réglementaires de chaque pays, LafargeHolcim soulignant qu'il s'efforcera de limiter l'impact sur les salariés.

Regrouper les activités "a du sens pour faire des économies", d'autant qu'à Paris le site est "aux deux-tiers vide", a commenté Philippe Springinsfeld de la CFTC. L'enjeu de la négociation, qui débute "sur de bonnes bases", sera de "sauver des postes", dit-il à l'AFP.

Lui n'a pour l'heure "aucune inquiétude" concernant les sites industriels français où "l'activité reprend", même s'il reconnaît que les prix "trop bas" diminuent la rentabilité.

Ce n'est pas l'avis de Sylvain Moreno de la CGT, "persuadé" que les cimenteries seront, elles aussi, réorganisées. "Aujourd'hui on va acheter près de 500.000 tonnes de clinker (matière première du ciment, NDLR) à l'étranger", l'équivalent d'"une usine entière", assure-t-il à l'AFP.

LafargeHolcim emploie 80.000 personnes réparties entre près de 80 pays, dont plus de 4.500 en France, où se trouve notamment un centre de recherches dans les matériaux de construction près de Lyon.

Jan Jenisch, l'ancien patron du groupe suisse de chimie de spécialités Sika, actif notamment dans les matériaux de construction, avait repris les commandes de LafargeHolcim après la démission d'Eric Olsen, qui avait renoncé à ses fonctions en raison du dossier sur la Syrie.

LafargeHolcim a été mis en cause pour avoir indirectement contribué au financement de groupes armés, dont l'organisation jihadiste État Islamique (EI), en maintenant en activité sa cimenterie de Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep.

D'emblée, de nombreux analystes s'étaient attendus à ce que M. Jenisch réplique la formule qui a contribué au succès de Sika, fondée sur une grande autonomie accordée aux directeurs régionaux et locaux afin de pouvoir prendre les décisions les plus adaptées aux besoins de chaque marché.

Lors de la publication des résultats annuels, en mars, il avait dit vouloir s'appuyer sur une structure plus souple, notamment en mettant l'accent sur la prise de décision au niveau de chaque pays, avec une responsabilisation accrue des équipes locales.

Le fabricant de ciment et de béton s'est dit en bonne voie pour atteindre son objectif de réduction des frais généraux de 400 millions de francs suisses (343 millions d'euros) d'ici le premier trimestre 2019.

A la clôture de la Bourse suisse, l'action se repliait de 0,57% à 52,02 francs suisses alors que le SMI, l'indice des valeurs phares de la Bourse suisse, était lui aussi en baisse de 0,14%.

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