Zone euro : l'Espagne et le Portugal vont être déclarés en dérapage budgétaire

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 juillet 2016 - 11:09
Image
BCE-zone euro-facçade
Crédits
©Alex Guibord/flickr
Selon une source européenne, les fonds concernés pour l'an prochain s'élèvent pour l'Espagne à 1,3 milliard d'euros et pour le Portugal à 500 millions d'euros.
©Alex Guibord/flickr
Sur recommandation de la zone européenne, les ministres des Finances de la zone euro vont déclarer ce mardi l'Espagne et le Portugal en dérapage budgétaire. Lors d'une conférence de presse, Pierre Moscovici a rappelé que les amendes possibles étaient "au maximum de 0,2%" du Produit Intérieur Brut (PIB) et au "minimum zéro".

Les ministres des Finances de la zone euro vont déclarer ce mardi 12 l'Espagne et le Portugal en dérapage budgétaire, ouvrant la voie à une procédure de sanctions inédite dans l'histoire de la monnaie unique. "Les membres de la zone euro vont soutenir demain la recommandation de la Commission européenne", qui avait déclaré jeudi 7 l'Espagne et le Portugal en dérapage budgétaire, a annoncé Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, à l'issue d'une réunion des grands argentiers de la monnaie unique, à Bruxelles. Selon les règles de procédure, chacun des deux pays se prononcera sur l'autre, mais pas sur lui-même.

A partir du moment où les ministres de la zone euro, dans le cadre d'une réunion des grands argentiers de l'UE prévue ce mardi dans la capitale belge, "vont dans notre sens, s'ouvre alors une période de 20 jours" pendant laquelle la Commission européenne évaluera les sanctions possibles à l'encontre des deux pays, a précisé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse avec M. Dijsselbloem. M. Moscovici a rappelé que les amendes possibles étaient "au maximum de 0,2%" du Produit Intérieur Brut (PIB) et au "minimum zéro". Dans le cadre de cette échéance de vingt jours, l'exécutif européen "doit aussi proposer la suspension d'une partie des engagements de versements de fonds structurels européens" à partir de 2017.

Selon une source européenne, les fonds concernés pour l'an prochain s'élèvent pour l'Espagne à 1,3 milliard d'euros et pour le Portugal à 500 millions d'euros. "Nous allons engager un processus de dialogue avec les ministres" de l'Espagne et du Portugal, a expliqué M. Moscovici, les incitant à faire valoir "le plus vite possible" leurs arguments pour expliquer pourquoi ils ont dérapé et ce qu'ils veulent faire pour améliorer leur situation budgétaire. Les deux pays disposent de dix jours à compter du constat de dérapage par leurs pairs de la zone euro.

En arrivant à Bruxelles, le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, s'était montré confiant : "La raison pour laquelle je suis optimiste, c'est le non-sens que supposerait une sanction (imposée) à l'Espagne", avait-il expliqué. M. de Guindos avait de nouveau dit espérer que son pays - qui a divisé par deux son déficit public entre 2012 et 2015 grâce à d'immenses efforts budgétaires - passerait sous la barre des 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2017, rentrant ainsi dans les clous des règles européennes.

Le gouvernement portugais s’emploie, quant à lui, à éviter à tout prix des conséquences financières des recommandations de la Commission européenne, a indiqué le ministre des Finances Mario Centeno, plaidant pour une "interprétation intelligente" du pacte budgétaire. Interrogé par les médias portugais sur la possibilité de voir une éventuelle sanction appliquée à Lisbonne réduite à zéro, il a estimé que c'était "une issue possible". Une fois que la Commission européenne aura fait ses propositions de sanctions - probablement décidées lors la réunion de tous ses commissaires le 27 juillet -, les ministres des Finances de la zone euro devront à nouveau donner leur feu vert.

Selon une source européenne, ils pourraient opter pour un aval par procédure écrite, sans avoir besoin d'une nouvelle réunion imprévue, en plein été. En 2015, le déficit public espagnol a atteint 5% du produit intérieur brut (PIB), bien au-delà du seuil du pacte de stabilité (3% du PIB) et des objectifs que lui avait fixés la Commission, à 4,2%. Il devrait aussi déraper en 2016, alors que l'Espagne n'est pas encore parvenue à former un gouvernement après les élections législatives du 26 juin, précédées de six mois de blocage politique. Quant au Portugal, il avait affiché un déficit public de 4,4% du PIB l'an passé alors que l'objectif fixé était de repasser sous les 3%. En 2016, le pays espère toutefois rentrer dans les clous.

 

À LIRE AUSSI

Image
Klaus Regling
Zone euro : "le seul pays qui m'inquiète est le Portugal", s'alarme le directeur du MES
Interrogé par la presse allemande, le directeur général du Mécanisme européen de Stabilité (MES), Klaus Regling, a fait part ce vendredi de ses inquiétudes concernant ...
01 juillet 2016 - 15:30
Tendances éco
Image
Mariano Rajoy victoire législative Espagne
Législatives en Espagne : les conservateurs remportent le scrutin, le Parti socialiste devant Podemos
Les élections législatives de dimanche en Espagne ont débouché sur un résultat assez proche de celui du scrutin de décembre dernier, qui avait conduit le pays dans une...
27 juin 2016 - 13:17
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.