Un moteur d'A380 se casse en plein vol : un incident inédit pour le géant des airs

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Par AFP
Publié le 02 octobre 2017 - 18:38
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Des images prises par un passager et diffusées sur Twitter montrent un de ses quatre réacteurs amput
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© Sarah Eamigh / TWITTER/AFP/Archives
Des images prises par un passager et diffusées sur Twitter montrent un de ses quatre réacteurs amputé de sa partie avant soufflante et de son capotage
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L'incident survenu samedi sur l'un des quatre moteurs d'un A380 entre Paris et Los Angeles - une partie du réacteur qui s'est décrochée en plein vol - est particulièrement grave et totalement inédit pour le géant des airs d'Airbus.

L'avion d'Air France a dû se poser en urgence à l'aéroport militaire de Goose Bay, au Labrador (Est du Canada), sans dommages pour ses 520 occupants (496 passagers et 24 membres d'équipage).

Des images impressionnantes prises par un passager et diffusées sur Twitter montrent un de ses quatre réacteurs - un moteur GP7200 fabriqué par Engine Alliance, un consortium entre General Electric et Pratt and Whitney - amputé de sa partie avant soufflante et de son capotage.

Il s'agit d'un incident "rare", ont indiqué les experts consultés par l'AFP.

"Sur cette nouvelle génération de moteur (de l'A380, ndlr) c'est inédit", souligne Xavier Tytelman, consultant en sécurité aérienne et membre d'une communauté de professionnels de l'aérien, "AvGeek".

En novembre 2010, un Airbus A380 de la compagnie australienne Qantas avait dû atterrir en urgence sur l'aéroport de Singapour, après l'explosion d'un de ses quatre moteurs Rolls-Royce, quelques minutes après 0décollage.

Pour l'heure, l'origine de l'incident de samedi reste indéterminée. Selon de premiers témoignages de passagers, une sorte de détonation a été entendue.

"Le réacteur n'a pas explosé", a toutefois affirmé à l'AFP Eric Prévot, commandant de bord sur Boeing 777 et porte-parole chez Air France.

- Forte embardée -

Il y a eu "une forte embardée due à cette avarie sur le réacteur numéro 4", le plus éloigné du fuselage, à droite, a-t-il précisé.

L'équipage a "eu le souci de contrôler la trajectoire", puis a appliqué les procédures prévues par le constructeur", en mettant en sécurité les systèmes endommagés et en préservant ceux qui ne le sont pas, avant d'analyser la situation, a-t-il expliqué.

L'appareil est certifié pour voler avec seulement trois réacteurs, mais en raison des dégâts structuraux très importants, l'équipage a pris "une décision qui ménageait la plus grande marge de sécurité" et a rejoint Goose Bay en une heure trente environ, a ajouté M. Prévot, saluant "la grande maîtrise de l'équipage".

"Les pilotes sont entraînés quatre fois par an au simulateur pour faire face à cette situation improbable (mais qui arrive, nous venons de le constater...). Cela permet de réduire le stress de la situation, en sachant qu'elle est surmontable", a expliqué à l'AFP François Desenfants, pilote d'A380 à la retraite depuis quelques mois.

"Avec 3 moteurs, le 380 vole sans problème, mais à une altitude plus basse, due à la perte de poussée. C'est la raison pour laquelle les pilotes ont mis l'avion en descente tout de suite", a-t-il ajouté. Les pilotes sont même entraînés pour se poser avec deux moteurs en panne du même côté, a-t-il précisé.

M. Desenfants émet trois hypothèses : "un défaut de conception", cependant peu probable, car il "aurait été détecté avant". Ou une "pièce moteur qui aurait eu un défaut et, avec la fatigue, aurait fini par casser". Ou "une rencontre aviaire", qu'on ne peut pas totalement écarter, malgré la très haute altitude. En revanche, la rencontre avec un drone semble improbable à 10.000 mètres, selon lui.

Des équipes du Bureau d'enquêtes et d'analyses de l'aviation civile française (BEA), du constructeur Airbus, du motoriste, d'Air France et du National Transportation Safety Board (NTSB) - l'agence américaine de sécurité des transports, car le motoriste est américain - devaient arriver sur place lundi pour déterminer les causes de l'incident.

Celui-ci survient au plus mauvais moment pour le constructeur européen, car son géant des airs n'a enregistré aucune commande depuis janvier 2016. Pour relancer les ventes, Airbus a présenté au Bourget une version améliorée, "l'A380Plus".

L'ultra gros porteur européen fêtera le 25 octobre les 10 ans de sa mise en service par Singapore Airlines.

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