Le sénateur Alain Houpert au sujet de l’affaire Schiappa : "Ce qui se passe est grave. On touche le fond de l’indignité"

L'ENTRETIEN ESSENTIEL - Ce mardi 18 avril, Alain Houpert est l’invité de notre Entretien Essentiel. Le sénateur (Les Républicains) de la Côte-d’Or évoque pour France-Soir le scandale du fonds Marianne.  

Originellement créé à la demande de Marlène Schiappa en 2021, alors ministre déléguée à la citoyenneté, ce fonds devait notamment servir à “défendre les valeurs républicaines” et lutter contre le phénomène de radicalisation, un an après la mort de Samuel Paty, victime du terrorisme islamiste.

En ce sens, appuyée par un budget de 2,5 millions d’euros, une commande de contenus en ligne était prévue auprès de diverses associations. Suite à des révélations faites par le magazine Marianne, le 29 mars dernier, il apparaît que les subventions octroyées par l’État ont été attribuées de façon opaque et inadaptée par rapport à leurs objectifs initiaux. 

Diverses entités comme l’USEPPM (Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire) ou l’association "Reconstruire le commun" ont respectivement touché du fonds Marianne les sommes de 355 000 et 330 000 euros. 

Alors que l’USEPPM ne montre pas de relation évidente avec la destination du fonds Marianne et a réalisé des contenus particulièrement favorables au gouvernement, l’association "Reconstruire le commun" a même publié, en pleine campagne des présidentielles et des législatives en 2022, des contenus particulièrement critiques à l’encontre de plusieurs candidats de gauche.   

Ce détournement apparent de subventions publiques à des fins de communication politique est particulièrement choquant pour Alain Houpert qui “appelle à faire la lumière ce qui s’est passé. C’est un scandale.” 

Le sénateur, qui note le silence de l’actuelle Secrétaire d’État chargée de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative depuis que l’affaire a éclaté, appelle solennellement à ce que l’on retrouve “l’honneur du politique”.

Il souhaite que toute la lumière soit faite sur les conditions qui auraient amené le gouvernement “à se mettre en valeur avec un fond qui est là pour combattre cette pieuvre qu’est le radicalisme”. Au total, 17 associations ont été choisies pour aider à prévenir les processus de radicalisation au sein de la population française. 

Alain Houpert regrette que le président Emmannuel Macron semble incapable de “taper du poing sur la table” alors que ce dernier se réclamait d’une “République exemplaire”.  

Le sénateur cite enfin Victor Hugo et Les Misérables en comparant les éventuels responsables de la situation à “ces gens qui pillent les troncs des Eglises.”