Violences faites aux femmes : lancement d'une plateforme de signalement en ligne

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Par AFP - Guyancourt
Publié le 27 novembre 2018 - 13:51
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Les femmes peuvent désormais signaler en ligne à des policiers et gendarmes spécialisés, les violences sexuelles et sexistes dont elles sont victimes, via un site internet lancé mardi par le gouvernement.

Ce "portail de signalement" en ligne, accessible par ordinateur, tablette ou smartphone, doit permettre d'"accompagner" les victimes vers le dépôt d'une plainte, mais également aux témoins de signaler des faits dont ils auraient connaissance, ont expliqué les quatre membres du gouvernement qui s'étaient déplacés au commissariat de Guyancourt (Yvelines) pour son lancement officiel.

L'objectif est également de permettre à la victime - qui pourra rester anonyme si elle le souhaite - d'être orientée vers des associations pouvant lui venir en aide.

Trente-six policiers et gendarmes, spécialement formés et basés à Guyancourt et à Rennes, seront mobilisés "jour et nuit, tous les jours de la semaine, pour écouter, conseiller", et lutter contre "le silence, la peur et l'isolement", a souligné le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui participait à cette inauguration avec son secrétaire d'État Laurent Nuñez.

"Il n'est pas toujours facile pour les victimes de parler", car "la honte fait partie de la stratégie de l'agresseur", a observé de son côté la secrétaire d'État à l'Égalité femmes/hommes Marlène Schiappa.

La plateforme doit donc contribuer à un "mouvement de libération" de la parole des victimes, qui n'est cependant "pas suffisant", a-t-elle noté, appelant les témoins à se manifester.

"Quand vous avez connaissance d'une violence sexiste ou sexuelle, votre devoir de citoyen, c'est d'appeler la police ou la gendarmerie, ou désormais de vous connecter à cette plateforme", a-t-elle insisté.

Le site internet, accessible via service-public.fr ou www.signalement-violences-sexuelles-sexistes.gouv.fr, peut aider certaines femmes à "faire le premier pas sans être obligées de se confronter à un regard, à une démarche physique", mais aussi les conseiller dans la manière de recueillir des preuves en vue de faire condamner leur agresseur, a relevé la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Cent trente femmes sont mortes l'an dernier en France sous les coups de leur compagnon, ex-conjoint ou petit ami, contre 123 en 2016, selon les chiffres dévoilés par le ministère de l'Intérieur lundi, au lendemain de la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes.

Le gouvernement souligne que 93.000 femmes déclarent avoir déjà été victimes d'un viol ou d'une tentative de viol, et que selon une enquête de victimisation menée sur la période 2009-2017, moins de 10% des victimes de violences sexuelles et sexistes déposeraient plainte.

Samedi, quelque 50.000 personnes - selon les organisatrices - ont défilé contre ces violences dans une cinquantaine de villes en France, dont 30.000 à Paris (12.000 selon la préfecture de police).

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