Visibilité des femmes dans les médias : des progrès restent à faire
Les femmes sont encore sous-représentées à la télévision et à la radio, ne comptant que pour 38% des personnes à l'antenne, mais ce taux s'est amélioré ces dernières années, relève mardi le rapport annuel du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Comme l'année dernière, le CSA déplore la faible part d'expertes (30%) et d'invitées politiques (32%) à l'antenne.
"Quand on a démarré il y a quelques années, le taux d'expertes tournait autour de 16/20%. Aujourd'hui on est à 30%, ce n'est toujours pas assez mais on peut se réjouir d'avoir avancé grâce aux efforts déployés", a commenté Sylvie Pierre-Brossolette, conseillère au CSA en charge du rapport.
Dans son observatoire de la parité dans la presse, la plateforme Pressed relève que parmi les 1.000 personnalités dont la presse a le plus parlé en 2016, il n'y a que 16,8% de femmes, mieux qu'en 2015 mais moins bien qu'en 2014.
Selon le rapport du CSA, la télévision (40% dont 32% d'expertes) est globalement meilleure élève que la radio (36% dont 29% d'expertes) mais la part de femmes à l'antenne diminue fortement aux heures de grande écoute: 25% sur la tranche 18-20H00.
Les chaînes du service public se démarquent, avec entre 36 et 56% de femmes à l'antenne, notamment sur France 3 qui a invité 55% d'expertes l'an dernier.
Le CSA, qui publie ce rapport pour la deuxième année consécutive, souligne aussi les progrès de l'émission "C dans l'air", passée de 26% d'expertes en 2014 à 29% en 2016.
Bon point aussi pour les chaînes d'information en continu (40% de femmes) qui n'invitent toutefois pas assez d'expertes (23%).
En revanche, Canal+ (30% de femmes dont 28% d'expertes) et TF1 (31% de femmes dont 20% d'expertes) sont à la traîne, note le rapport, tout comme M6 (43% de femmes mais seulement 17% d'expertes).
En termes de contenus, le CSA déplore que les programmes "contribuant à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes" ne représentent en moyenne que 3% des diffusions.
"Il y a encore beaucoup de stéréotypes dans des émissions de divertissement, des préjugés sexistes, des propos machos", a regretté Sylvie Pierre-Brossolette, préconisant "de plus en plus de programmes non stéréotypés".
En matière de droits des femmes, le CSA est intervenu à 8 reprises auprès des chaînes l'an dernier (2 lettres simples, 4 mises en garde, deux mises en demeure) et une procédure de sanction a été engagée contre C8 pour l'émission "Touche pas à mon poste".
Le CSA, qui préconise la mise en place d'objectifs de progression pour chaque chaîne, va s'atteler cette année à un meilleur accès des réalisatrices à la production audiovisuelle et réfléchir à la représentation des femmes dans les clips vidéos.
Le Conseil va également veiller à l'image des femmes dans la publicité, une nouvelle mission légale.
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