Hôpital : 110 "réa" en grève selon la CGT, rassemblements à Bordeaux et Beauvais
Quelque 110 services de réanimation se sont mobilisés mardi dans les hôpitaux français pour réclamer plus de moyens et de reconnaissance, selon la CGT-Santé qui avait appelé à la grève dans les "réa" et les services de soins intensifs.
"Héros d'un jour, larbins toujours": à Bordeaux, environ 80 manifestants se sont rassemblés devant les locaux de l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, qui avait baissé son rideau de fer pour l'occasion, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vêtus de blouses bleues et portant dans le dos des slogans explicites comme "patients intubés, soignants entubés", les manifestants demandaient que leur spécialité "soit reconnue comme un vrai métier", a expliqué à l'AFP Marie-Pierre, aide-soignante en "réa" depuis 8 ans au CHU de Bordeaux.
"On ne s'improvise pas soignant en réa", a ajouté la professionnelle, soulignant qu'il fallait "beaucoup de temps pour se former et être efficace, environ un an", et que les soignants ne touchaient "aucune prime de spécialité".
En outre, "il n'y a pas assez d'effectifs, le ratio patients-soignants est trop élevé" et "la charge de travail a beaucoup augmenté", avec notamment "de plus en plus de patients obèses", selon elle.
D'autres soignants n'ont pas pu se joindre au rassemblement, car à l'hôpital les grévistes sont souvent assignés pour assurer la continuité des soins.
"Ceux qui sont présents ici sont en congés ou travailleront cette nuit, mais des personnels dans les services portent des brassards et des messages sur leurs blouses pour dire qu'ils sont quand même avec nous, en grève", a souligné Océane, elle aussi aide-soignante en "réa" au CHU de Bordeaux.
A Beauvais (Oise), une manifestation a rassemblé 65 infirmiers et aide-soignants des services de réanimation de Beauvais, Creil et Compiègne, selon une correspondante de l'AFP.
"Le but était de s'unir autour de revendications dont on s'est très vite rendu compte qu'elles étaient partagées par d'autres services de réanimation", explique Claire Cofflard, qui compte 18 ans d'expérience en réanimation au centre hospitalier de Beauvais et a cofondé un groupe Facebook fédérant 3.700 membres issus de 130 hôpitaux différents.
"La réa, ça ne s'improvise pas. Le Covid nous a bien prouvé qu'il était difficile de trouver du personnel. On a besoin de reconnaissance de notre spécificité", souligne-t-elle.
Les infirmiers et aide-soignants mobilisés attendent qu'un décret entérine la valorisation de leur statut. "On pensait à se mobiliser avant la crise du Covid, qui a mis en lumière notre service. C'était le moment d'accélérer le mouvement", analyse Claire Boulanger, 12 ans d'expérience en "réa" à Beauvais.
Des mobilisations étaient aussi annoncées dans la presse locale à Lyon, Rennes, Strasbourg, Montpellier, Rouen, Angers et Le Mans, entre autres.
Contactée par l'AFP, la CGT-Santé a recensé 70 préavis locaux et, au total, 110 services de réanimation ayant répondu à son appel national à une journée de grève.
bpe-cor-gbh-ab/cel/tes
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.