Vaccination Covid-19 : le gouvernement rame pour atteindre un "rythme de croisière"

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Par Paul RICARD - Paris (AFP)
Publié le 05 janvier 2021 - 11:29
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Evolution en France du nombre de nouveaux cas, hospitalisations, entrées en réanimation et décès, totaux et tendances pour ces quatre indicateurs, au 4 janvier
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© Simon MALFATTO / AFP
Coronavirus : la situation en France
© Simon MALFATTO / AFP

Début de la vaccination des plus de 75 ans hors Ehpad avant la fin janvier, inscription prochaine des Français qui le souhaitent: accablé de critiques, le gouvernement a promis mardi d'"amplifier, accélérer et simplifier" sa stratégie vaccinale contre le Covid-19.

"Le rythme de croisière de la vaccination en France va rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours", a assuré sur RTL le ministre de la Santé Olivier Véran.

Mardi "à 17H plus de 5.000 vaccinations ont été réalisées" dans une "trentaine d'hôpitaux. Demain, c'est une centaine d'hôpitaux qui auront été livrés en doses" a-t-il tweeté dans la soirée.

En déplacement à Toulon, le Premier ministre Jean Castex a pour sa part dénoncé des "polémiques stériles qui n'ont jamais sauvé aucune vie".

Un conseil de défense sanitaire se tiendra mercredi matin à la veille d'une conférence de presse de Jean Castex sur la stratégie de vaccination.

Ce rythme de vaccination reste très inférieur à d'autres grands pays, comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni. Le gouvernement s'est fixé pour objectif de vacciner environ 1 million de résidents et personnels d'Ehpad (maisons de retraite) courant janvier et février, mais le démarrage très lent de cette première phase lui vaut des critiques nourries depuis une semaine.

"Avant la fin du mois de janvier, nous autoriserons la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas en établissement, qui sont en ville, à la maison", ce qui concerne "5 millions de personnes" et "prendra plusieurs semaines, plusieurs mois peut-être", a détaillé M. Véran.

La première phase de la campagne a déjà été élargie à tous les professionnels de santé d'au moins 50 ans ou présentant des facteurs de risque, auxquels se sont ajoutés les pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans.

Olivier Véran a aussi promis que "dans les prochains jours", les Français qui souhaitent être vaccinés pourraient prendre rendez-vous, "sur internet, par téléphone sans doute, et pourquoi pas par l'application TousAntiCovid".

- Consultation simplifiée? -

Ces annonces n'ont pas fait taire les critiques. "Pourquoi ne vaccine-t-on pas simplement? Comme les Israéliens, les Anglais ou les Allemands?", ont demandé dans une tribune au Parisien une trentaine de médecins dont l'infectiologue Karine Lacombe et le collectif Du côté de la Science.

Ils ont réclamé "un accès à la vaccination généralisée à tous les soignants volontaires et à toutes les personnes de plus de 65 ans, puis rapidement à l'ensemble de la population sur l’ensemble du territoire français, au sein de centres de vaccinations".

"Où sont les doses aujourd'hui?", s’interrogeaient mardi plusieurs personnalités de l'opposition craignant que le retard pris par la France dans la vaccination anti-Covid ne découle d'une "pénurie" de vaccins.

La France reçoit pour l'instant "500.000 doses par semaine" du premier vaccin autorisé en Europe, celui de Pfizer/BioNTech, et le gouvernement prévoit de recevoir 500.000 doses par mois du vaccin Moderna qui pourrait être autorisé mercredi par l'agence européenne du médicament (EMA).

D'ici à mercredi, "nous aurons cumulé au total un million de doses" disponibles, selon M. Véran.

De quoi susciter encore plus de questions dans l'opposition qui pilonne l'exécutif depuis plusieurs jours.

"Si 500.000 doses ont bien été livrées, pourquoi n'étions-nous hier matin (lundi) qu'à 516 vaccinés?", a demandé le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, dans Le Parisien.

"J'ai demandé que nous démarrions la vaccination dans les Ehpad plus tôt, partout où les professionnels de santé nous disent qu'ils sont prêts, c'est-à dire que les résidents sont prêts à être vaccinés", a expliqué le ministre de la Santé, en promettant de "simplifier" la consultation pré-vaccinale, cible de nombreuses critiques.

- Restaurants le 20 janvier, "on oublie"-

Pendant ce temps, l'épidémie se poursuit.

Mardi soir, Santé publique France a annoncé 20.489 nouveaux cas enregistrés au cours des dernières 24 heures. Cette donnée quotidienne a énormément varié depuis la mi-décembre, oscillant entre quelque 3.000 et plus de 21.000. Mais toujours loin, en moyenne, de l'objectif gouvernemental de descendre à 5.000 cas par jour. Au total 66.282 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie.

De quoi anéantir les espoirs de réouverture des bars et des restaurants au 20 janvier, comme l'avait envisagé le gouvernement, alors que les lieux culturels ont déjà dû renoncer à accueillir du public pour la rentrée des fêtes.

"On oublie la réouverture le 20 janvier", a déclaré à l'AFP Didier Chenet, président du GNI (indépendants de l'hôtellerie restauration) au sortir d'une réunion à Bercy consacrée à un soutien de l’État au secteur de l'hôtellerie restauration qu'ils espèrent voir renforcé.

D'autant que l'émergence de nouveaux variants vraisemblablement plus contagieux au Royaume-Uni et en Afrique du Sud fait craindre un rebond encore plus fort.

"Une dizaine de cas suspectés ou avérés" du variant britannique ont pour l'instant été repérés en France, selon M. Véran.

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