Après l'accident d'un bus scolaire, Saint-Féliu-d'Avall "ville morte"

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Par AFP
Publié le 15 décembre 2017 - 14:07
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Une femme court devant le centre culturel de Saint-Féliu-d'Avall, le 15 décembre 2017
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© PASCAL PAVANI / AFP
Une femme court devant le centre culturel de Saint-Féliu-d'Avall, le 15 décembre 2017
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"On est tous choqués", tous les enfants venaient du village : Saint-Féliu-d'Avall était sidérée vendredi matin par l'accident tragique entre un bus scolaire et un train qui a coûté la vie à six collégiens.

Le bus devait ramener jeudi comme tous les soirs les enfants de cette petite bourgade d'un peu plus de 2.000 habitants située à quelques kilomètres de Millas (Pyrénées-Orientales). Mais il a été fauché et coupé en deux par un TER, laissant tout le village dans l'effroi.

Le drapeau du centre culturel a été mis en berne et le goûter de Noël prévu dimanche annulé. Dans la rue, des personnes pleurent.

"On est tous choqués, ils passaient tous les jours par là, ce sont des enfants qu'on côtoie tous les jours", déclare, très émue, Maria Baptiste, mère au foyer.

- 'Ils découvraient la vie' -

"Les gamins, ce sont eux qui font vivre le village. C'est ville morte" désormais, renchérit Pierre Alvarez, boulanger depuis quatre ans dans la commune. "Depuis 6h00 du matin, c'est que ça. On ne parle que de ça, personne ne comprend ce qu'il s'est passé et on tourne en rond tant qu'on ne saura pas".

"Ce sont des gamins qu'on voit passer tous les jours, c'est triste, ce sont des ados, ils découvraient la vie", poursuit-il.

Au moment du drame, juste avant d'apprendre la nouvelle, le père d'un des enfants décédés "était là, on rigolait et tout", raconte-t-il.

A l'église du village, un recueil de condoléances a été ouvert. Yamna Abderrahmane, auxiliaire de vie, est venue y écrire un mot.

"Ce sont des gamins que je connais depuis longtemps, des amis de mon neveu", souligne-t-elle. "Je suis venue aussi pour lui. Mon neveu qui est en 5e est sorti à 17h00 du collège mais un de ses amis qui est en 6e est sorti à 16h00 et était malheureusement dans le bus", ajoute-t-elle, les yeux embués par l'émotion.

- Collecte de sang -

"Tout le village est en deuil, on n'a plus de mots, surtout en cette période de fêtes", dit-elle encore.

Des fêtes auxquelles plus personne ne veut penser désormais. "Ce matin, j'ai enlevé toute la déco de Noël par respect pour les familles. Et le magasin en face a fait la même chose", indique Pierre Alvarez.

A 15h00, une collecte de sang prévue de longue date aura lieu dans la commune. Mais elle prendra une tout autre signification après l'accident.

"Je donne régulièrement mon sang et je vais à l'hôpital de Perpignan d'habitude. Mais aujourd'hui je vais aller ici", assure le boulanger.

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