A Bastia, messe diffusée sur Facebook et photos des fidèles sur les bancs

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Par AFP - Bastia
Publié le 09 avril 2020 - 23:46
Mis à jour le 10 avril 2020 - 13:44
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Le prêtre Georges Nicoli célèbre la messe du Jeudi saint dans l'église Notre-Dame-de-Lourdes à Bastia, le 9 avril 2020
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© Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Le prêtre Georges Nicoli célèbre la messe du Jeudi saint dans l'église Notre-Dame-de-Lourdes à Bastia, le 9 avril 2020
© Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP

George Nicoli est un "prêtre 2.0". A Bastia, il assure ses messes à huis clos à cause du confinement contre le coronavirus, mais devant les photos de centaines de fidèles "du monde entier" qui peuvent suivre le service en direct sur Facebook.

En ce Jeudi saint, à 18H00 dans l'église Notre-Dame-de-Lourdes à Bastia, le prêtre, en tenue d'apparat, a officié devant 200 internautes et "600 à 700 photos" envoyées par des croyants "du monde entier", notamment de "Belgique et de Pologne", qu'il a lui-même imprimées et collées aux bancs de son église.

"Ce sont des photos pleines de vie, des gens attablés, des gens qui sourient, qui boivent un verre, pour certains j'ai dû enlever le whisky", décrit avec malice le prêtre à l'AFP. "Quand on rentre dans l'église, spontanément on a un mouvement de recul, on se dit waouh quand même!"

Un moment "saisissant et empli d'émotions", confirme un photographe de l'AFP présent dans l'édifice religieux.

"Je sais que les gens sont derrière leur écran et avec les photos je m'adresse vraiment à eux alors que prêcher devant des bancs vides, c'est violent", insiste le prêtre.

Celui qui filme avec son téléphone ses messes dont certaines ont eu "plus de 9.000 vues" sur Facebook dit avoir eu l'idée des photos en suivant l'exemple "d’un prêtre italien de Crémone, un +cluster+ du nord de l'Italie (pour le Covid-19) où tout a commencé"

"Ca ne fait que six mois que je suis sur ma paroisse, je n'avais aucune photo, du coup j'ai fait un appel via Facebook" en début de semaine dernière.

Un appel entendu au-delà de ses espérances. "L'important derrière cette initiative, c'est que les gens se confient, ça leur a donné l'occasion d'exprimer leur angoisse, leurs questionnements, leurs doutes et ça a permis de tisser des contacts, des gens ont ouvert leur coeur", souligne-t-il.

"C'est là que ma mission prend tout son sens". "Le projet était de l'ordre du symbole et, en fait, derrière il y a quelque chose d'habité, ce projet m'a dépassé, c'est bien plus fort que de simples photos" et "vraiment ça en valait la peine", s'enthousiasme-t-il, en comptant les laisser jusqu'au déconfinement.

"Ce confinement va quand même accentuer les blessures de la vie que les gens avaient déjà avant", estime-t-il, souhaitant "être là" au moment du déconfinement "pour aider ces personnes".

Il dit avoir été particulièrement touché par le message d'une mère qui a envoyé la photo de sa fille mais pas la sienne, estimant que "sa vie était tellement scabreuse, blessée, défigurée qu'elle aurait honte de figurer dans l'église".

S'il répond brièvement à tous les mails, il a envoyé une "longue réponse" pour celui-ci: "Je lui ai écrit que pour le moment, il était hors de question de faire des introspections de ce style et que je lui demandais de m'envoyer sa photo pour la mettre à côté de sa fille parce que dans la maison de Dieu, il n'y a pas de gens indignes d'y être".

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