Chine : le rival d'Uber devient la start-up la plus chère d'Asie
Après avoir fait mordre la poussière à Uber, le chinois Didi Chuxing, principale application de réservation de véhicules avec chauffeur du pays, a annoncé vendredi avoir levé plus de 5 milliards de dollars, une opération qui en fait la start-up la mieux valorisée d'Asie.
Didi, qui avait racheté l'an dernier les opérations d'Uber en Chine à l'issue d'une bataille longue et ruineuse, affirme contrôler aujourd'hui 90% du marché des VTC dans le pays.
Mais pour poursuivre son ambitieux développement à l'étranger ainsi que ses projets de véhicules "intelligents", l'entreprise a obtenu "plus de 5,5 milliards de dollars de nouveaux financements", a indiqué Didi dans un communiqué.
Avec cette levée de fonds, Didi Chuxing pèsera environ 50 milliards de dollars, contre environ 35 milliards de dollars précédemment, selon l'agence Bloomberg.
Cette valorisation dépasse celle du fabricant chinois de smartphones Xiaomi (46 milliards de dollars) et fait de Didi la start-up la mieux valorisée dans le monde derrière son rival Uber (68 milliards de dollars), selon un classement du Wall Street Journal.
Le communiqué n'offre aucun détail, mais d'après Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, le consortium d'investisseurs comprendrait le japonais SoftBank ou encore les banques chinoises China Merchants Bank et Bank of Communications.
L'épique bataille entre Uber et Didi pour dominer le colossal marché chinois avait coûté cher aux deux entreprises, qui subventionnaient généreusement les courses des usagers et les chauffeurs, avant qu'Uber --qui brûlait un milliard de dollars par an en Chine-- ne décide d'arrêter les frais.
Didi Chuxing, né en 2015 de la fusion de deux applications concurrentes soutenues respectivement par les géants chinois de l'internet Alibaba et Tencent, assure compter 400 millions d'usagers. Il contrôlait début 2016 99% du marché des réservations de taxi en ligne et autour de 87% de celui des VTC.
Il a depuis encore renforcé son monopole, ses applications enregistrant 20 millions de courses quotidiennes.
Mais de son propre aveu, il est confronté au durcissement des réglementations dans les plus grandes métropoles, dont Pékin et Shanghai, qui tendent à limiter le nombre de chauffeurs potentiels.
Dans le même temps, Didi ne cache pas ses ambitions à l'international: il avait pris en 2015 des participations dans l'application indienne de réservation de taxis Ola, ainsi que dans l'américain Lyft, rival d'Uber aux Etats-Unis.
Il vise également l'Amérique du Sud, avec un investissement de 100 millions de dollars réalisé en janvier dans le service brésilien de VTC "99".
Didi Chuxing mise par ailleurs sur l'intelligence artificielle, qui pourrait à terme permettre le développement de voitures autonomes: le chinois a inauguré début mars un laboratoire de recherche consacré à ces technologies en pleine Silicon Valley aux Etats-Unis.
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