Coup de mou chez les écologistes : Duflot raccroche, Placé arrêté en état d'ébriété

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Par Véronique MARTINACHE - Paris (AFP)
Publié le 05 avril 2018 - 15:20
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Cécile Duflot, ex-dirigeante d'Europe-Ecologie-Les Verts, le 9 novembre 2015 à Paris
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© Joël SAGET / AFP/Archives
Cécile Duflot, ex-dirigeante d'Europe-Ecologie-Les Verts, le 9 novembre 2015 à Paris
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Ex-dirigeants écologistes et membres influents de l'ancienne majorité avant de voir leur étoile pâlir, Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé sont revenus jeudi sous les feux de l’actualité, la première annonçant son retrait de la vie politique le même jour où, ironie du sort, le second connaît des déboires avec la police.

Sèchement éliminée de la course à la présidentielle 2017 lors de la primaire écologiste, battue dès le premier tour des législatives de juin, Cécile Duflot a officialisé son retrait de la scène politique. A 43 ans, elle prendra en juin la tête de l'ONG Oxfam France. Un engagement que l'ex-patronne des Verts veut inscrire "dans la durée".

"J’ai jugé que le moment était venu de m’engager différemment, et d’ouvrir une nouvelle étape de ma vie", déclare Cécile Duflot. "Je quitte la politique avec beaucoup de sérénité, j’ai pris ma part de l’engagement et des difficultés".

Elle "souhaite le meilleur" aux Verts. "On y trouve des gens formidables. David Cormand (le secrétaire national, NDLR), par exemple, est un homme remarquable: honnête, vertébré, loyal et cohérent".

Malencontreux hasard du calendrier, un autre ex-responsable des Verts, Jean-Vincent Placé, a été placé en garde à vue dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir été arrêté en état d'ébriété à la sortie d'un bar parisien.

L'ex-sénateur écologiste de l'Essonne était toujours entendu par la police jeudi matin pour des faits d'"outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique, insulte à caractère raciale et violence sans incapacité commise sous l'empire de l'ivresse".

De source policière, Jean-Vincent Placé, dont l'alcoolémie a été mesurée à 1,16 g par litre de sang, a insulté la cliente d'un bar du VIe arrondissement de la capitale qui avait refusé de danser avec lui.

- "Aussi une forme de remise en question" -

Diplômée de l'Essec, longtemps salariée dans le logement social, Cécile Duflot a gagné une réputation de femme au tempérament affirmé et au franc-parler.

Ministre du Logement du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, elle avait claqué la porte avec fracas en 2014 à l'arrivée de Manuel Valls à Matignon ouvrant la voie à une rupture interne dans son parti Europe Écologie - Les Verts.

Quand elle était au gouvernement, elle n'avait pas hésité à exprimer ses désaccords directement au chef de l'État François Hollande, sans jamais être "recadrée" par l'exécutif, son statut de partenaire de la majorité la protégeant.

Son ambition présidentielle avait été sèchement douchée au premier tour de la primaire écologiste, remportée par Yannick Jadot. Sa défaite au premier tour des législatives à Paris avait signé sa disgrâce.

"J’ai toujours dit que la vie politique ne pouvait pas être éternelle. Chacun doit aussi pouvoir se ressourcer. C’est aussi une forme de remise en question", déclare-t-elle au Monde, assurant qu'il n'y a "aucune chance" qu'elle soit candidate aux élections européennes de 2019 ou encore à la présidentielle de 2022.

Se disant "immensément respectueux de sa décision", Benoît Hamon, avec lequel des proches de Cécile Duflot avaient amorcé un rapprochement au moment de la fondation de son mouvement Génération(s), a salué sur franceinfo "une femme politique de très grande qualité, qui a une ténacité et une énergie incomparables et une grande intelligence et une grande finesse politiques".

Il a aussi jugé que sa conversion montre "une vraie fatigue de la gauche", plaidant pour "qu'on arrive à hybrider cette culture de la justice sociale héritée du socialisme, cette culture de l'écologie politique".

Jean-Vincent Placé, dont l'eurodéputé écologiste José Bové avait critiqué "l'opportunisme", avait quant à lui fait son entrée au gouvernement de Manuel Valls en février 2016, après son départ d'EELV.

L'ex-secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'Etat avait renoncé à se représenter aux sénatoriales de septembre, conservant cependant son mandat de conseiller régional d'Ile-de-France.

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