Covid-19 : drapeau rouge sur la France, tour de vis contesté à Marseille

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Par Stéphane ORJOLLET, Paul RICARD - Marseille (AFP)
Publié le 24 septembre 2020 - 06:00
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Un homme portant un masque devant un graffiti à Marseille, France, le 14 septembre 2020
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© NICOLAS TUCAT / AFP/Archives
Un homme portant un masque devant un graffiti à Marseille, France, le 14 septembre 2020
© NICOLAS TUCAT / AFP/Archives

Drapeau rouge sur la France: pour éviter un nouvel emballement incontrôlé de l'épidémie de Covid-19, le gouvernement impose aux principales villes du pays un sévère tour de vis, particulièrement contesté à Marseille, placée en alerte "maximale" avec la Guadeloupe, et où bars et restaurants vont devoir fermer.

La métropole d'Aix-Marseille et l'île antillaise ont été classées mercredi en "zone d'alerte maximale", dernier niveau avant l'état d'urgence sanitaire, selon le nouveau classement des autorités.

Outre les bars et restaurants, à partir de samedi, tous les "établissements recevant du public" vont y être fermés, sauf ceux qui ont un "protocole sanitaire strict", comme les théâtres, les musées ou les cinémas, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Ces mesures, les plus spectaculaires depuis la fin du confinement le 11 mai, ont suscité un mécontentement général à Marseille, où élus et habitants les considèrent comme une "punition".

Le président de la région PACA, Renaud Muselier, a dénoncé une décision "prise de façon unilatérale", dans laquelle il voit un "quasi-reconfinement".

- La "colère" marseillaise -

La maire, Michèle Rubirola, a fait part de sa "colère", écrivant sur Twitter à l'adresse de M. Véran: "Information PAS concertation!". La mairie de Marseille précisera sa position jeudi devant la presse.

Alors que certains sont venus, mercredi soir, profiter encore un peu, avant la fermeture prévue samedi, des terrasses du Vieux-Port, Cathy Nardelli, gérante d'un salon de thé dans un autre quartier, soupire: "J'ai joué le jeu je me suis confinée, j'ai dû arrêter mon activité professionnelle et tout ça pour ça".

Juste en-dessous de cet ultime niveau, onze autres métropoles sont en "zone d'alerte renforcée": Paris, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, plus Bordeaux, Lyon et Nice, qui s'y trouvaient déjà.

Dans ces villes, la jauge des rassemblements est abaissée à 1.000 personnes (contre 5.000 auparavant). Cette mesure devrait concerner le tournoi de tennis de Roland Garros, qui débute dimanche. Par ailleurs, les rassemblements de plus de 10 personnes dans l'espace public sont interdits.

Si la situation ne s'améliore pas, d'autres métropoles pourraient passer à ce niveau, a prévenu M. Véran, en citant "Tours, Strasbourg, Dijon et Clermont-Ferrand". Et "si la situation se dégrade encore", de nouvelles villes pourraient être mises en alerte maximale, a précisé le ministre, sera auditionné jeudi par la commission d'enquête Covid du Sénat.

Dans la nouvelle définition du gouvernement, qui prône une gestion locale et des mesures adaptées à chaque endroit, les départements classés en rouge le sont selon trois niveaux: la zone d'alerte, où "le virus circule nettement", la zone d'alerte renforcée, où il "circule très fortement", et la zone d'alerte maximale, où "les conséquences sont déjà lourdes sur le système sanitaire".

Soixante-neuf départements sur 101 sont en zone d'alerte.

Trois critères ont été pris en compte: le taux d'incidence (nouveaux cas) de la maladie dans la population, celui chez les personnes âgées (population la plus vulnérable) et la proportion des malades du Covid dans les services de réanimation.

A Marseille et en Guadeloupe, le taux d'incidence dépasse les 250 cas pour 100.000 habitants, soit 5 fois le seuil d'alerte, et est de 100 pour 100.000 chez les personnes âgées.

- Crainte dans les services de réa -

Selon le dernier bilan, 13.072 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures. 783 malades du virus ont été nouvellement admis à l'hôpital entre mardi et mercredi, dont 130 en réanimation. 4.244 malades du Covid ont été hospitalisés sur les sept derniers jours, dont 675 en réanimation.

La principale crainte est que l'afflux massif de malades submerge les hôpitaux et les services de réa.

Selon le ministre, en Île-de-France, "au rythme actuel (...), on peut s'attendre à ce que 40% des capacités régionales de réanimation soient utilisées pour des patients Covid au 10 octobre, 60% le 25 octobre et 85% aux alentours du 11 novembre".

"Il ne faut pas multiplier les dîners, éviter de sortir plusieurs fois par semaine avec des personnes différentes", a-t-il préconisé, en employant l'expression de "bulle sociale".

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