Covid-19 : face à une "dégradation", le gouvernement opte pour une approche locale

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Par Paul RICARD - Paris (AFP)
Publié le 11 septembre 2020 - 06:00
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Le président Emmanuel Macron lors de la conférence de presse finale du 7ème sommet MED7 des pays méditerranéens le 10 septembre 2020 à Porticcio, Corse
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© Ludovic Marin / POOL/AFP
Le président Emmanuel Macron lors de la conférence de presse finale du 7ème sommet MED7 des pays méditerranéens le 10 septembre 2020 à Porticcio, Corse
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Un appel "au sens des responsabilités" face à une "dégradation manifeste", mais pas de "logique de confinement généralisé": pour tenter d'enrayer un rebond de l'épidémie de Covid-19 en France, le gouvernement privilégie des mesures prises localement, selon la situation de chaque département.

"La situation fait apparaître une dégradation manifeste" et "tout confirme que le virus n'a pas baissé en intensité", a déclaré le Premier ministre Jean Castex après la tenue d'un Conseil de défense.

Mais l'essentiel des mesures "ne doivent pas se décider depuis Paris dans l'idée de s'appliquer partout au même moment et de la même manière", a-t-il ajouté.

Alors que le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, entrevoyait dans la semaine la prise de "décisions difficiles", aucune nouvelle mesure d'interdiction n'a été prise et peu d'annonces concrètes ont été faites au plan national.

La principale est la réduction de la durée d'isolement à 7 jours pour les cas positifs et leurs contacts, recommandée par le Conseil scientifique car la durée actuelle de 14 jours n'était pas suffisamment respectée.

En outre, le Premier ministre veut réduire les temps d'attente "trop importants" pour les tests: des "créneaux horaires" seront réservés aux personnes prioritaires (celles qui ont des symptômes, ont été en "contact rapproché" avec une personne positive, sont des soignants ou travaillent en Ehpad).

Enfin, 2.000 personnes supplémentaires vont être recrutées à l'Assurance maladie et dans les Agences régionales de santé (ARS) pour renforcer le traçage des contacts de personnes infectées.

"Face à cette épidémie, notre stratégie ne varie pas: lutter contre le virus, en évitant de devoir mettre entre parenthèses notre vie sociale, culturelle, économique, l'éducation de nos enfants et notre capacité à vivre normalement", a dit M. Castex.

- Bordeaux, Marseille, Guadeloupe -

"Le virus est là pour quelques mois encore et nous devons réussir à vivre avec lui sans nous laisser entraîner à nouveau dans une logique de confinement généralisé", a-t-il plaidé, alors que le confinement du printemps a fait de gros dégâts en termes socio-économiques, tout en évitant au système hospitalier d'exploser.

Même si les indicateurs de l'épidémie se dégradent sur l'ensemble du territoire, M. Castex a mis en exergue les cas de Marseille, Bordeaux et la Guadeloupe. On y constate "une évolution préoccupante des contaminations", notamment chez les plus à risques, comme les personnes âgées.

"J'ai demandé aux préfets concernés de me proposer d'ici lundi de nouvelles mesures complémentaires", a souligné le chef du gouvernement.

En outre, "le Conseil de défense a porté à 42 le nombre de départements classés rouges, c'est-à-dire à circulation dite active du virus."

Ce classement "permet au préfet, en lien avec les autorités sanitaires et des élus locaux, de déclencher des mesures supplémentaires de réduction des risques, notamment sur le port du masque les rassemblements sur l'espace public, les grands événements ou les horaires d'ouverture de certains commerces", selon M. Castex.

Ces annonces interviennent alors que le tableau général est préoccupant. Sur l'ensemble de la France, le nombre de cas positifs et le taux de positivité des tests augmentent régulièrement ces dernières semaines.

- "Pas de ligne Maginot" -

Près de 10.000 cas (9.406) de Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures, selon les données rendues publiques vendredi soir par Santé publique France. Le record a été atteint jeudi depuis le début de l'épidémie et le lancement des tests à grande échelle dans le pays, avec 9.843 nouveau cas.

Une augmentation du nombre de personnes infectées va automatiquement entraîner une hausse des cas graves, c'est-à-dire des hospitalisations et des admissions en réanimation, avec quelques semaines de décalage. Mais dans quelles proportions? C'est toute la question, puisque le danger est que les hôpitaux soient saturés.

"Pour la première fois depuis de longues semaines, nous constatons une augmentation sensible de personnes hospitalisées", a insisté M. Castex, selon qui cela "suscite particulièrement notre inquiétude".

Et le nombre de malades hospitalisés en réanimation a dépassé jeudi la barre des 600, pour la première fois depuis fin juin, même si on reste très loin des 7.000 du pic de l'épidémie.

"Les niveaux d’hospitalisation et d’admission en réanimation sont encore modérés en comparaison de la période mars-avril mais le risque de diffusion du virus vers des populations plus âgées pourrait impliquer une plus forte augmentation (...) dans les semaines à venir", a mis en garde l'agence sanitaire Santé publique France.

Même si le virus circule actuellement beaucoup chez les jeunes, il n'y a "pas de ligne Maginot", selon M. Castex: il "finit inévitablement par toucher les personnes vulnérables" (personnes âgées ou à risque, avec des maladies comme le diabète, l'obésité ou des affections respiratoires).

C'est pourquoi il "demande en particulier aux personnes âgées d'observer la plus grande prudence", et "en appelle solennellement au sens des responsabilités de chacune et chacun" pour le respect des mesures barrières, de la distanciation et du port du masque.

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