Covid-19 : Paris et plusieurs métropoles obtiennent un sursis dans les restrictions

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Par Andréa BAMBINO - Paris (AFP)
Publié le 01 octobre 2020 - 15:32
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Olivier Véran le 30 septembre 2020 à Paris
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© Alain JOCARD / AFP/Archives
Olivier Véran le 30 septembre 2020 à Paris
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Une semaine après un tour de vis contesté, le gouvernement a accordé jeudi un sursis à Paris et plusieurs métropoles, qui restent menacées de connaître le même sort que Marseille et de basculer dès la semaine prochaine en zone d'alerte maximale si la progression du Covid-19 ne faiblit pas.

La capitale et sa proche banlieue ont "franchi les trois seuils qui peuvent correspondre à la zone d'alerte maximale", synonyme de restrictions radicales comme la fermeture totale des bars, restaurants et d'autres activités, a annoncé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un point hebdomadaire, à l'hôpital Bichat.

"Si ça devait se confirmer, nous n'aurions pas d'autre choix que de placer Paris et la petite couronne en alerte maximale et ce dès lundi", a ajouté le ministre. Le sursis vaut aussi pour cinq autres métropoles, où "l'évolution des derniers jours reste très préoccupante": il s'agit de Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Etienne.

En revanche, Olivier Véran a noté "un frémissement, un début d'embellie sur le plan sanitaire, certes timide, mais ça compte", en citant "Bordeaux, Nice", "et même Marseille", où les bars et restaurants ont été contraints de baisser le rideau, suscitant la colère du secteur et des élus locaux qui ont déploré un manque de concertation du gouvernement.

Le ministre s'est défendu de tout traitement différencié entre la capitale et Marseille, en relevant que la cité phocéenne avait dépassé les seuils depuis plus longtemps que Paris quand elle a été placée en "alerte maximale".

- "Juste milieu" -

Face au procès du manque de dialogue, le Premier ministre Jean Castex avait pris les devants jeudi en recevant à Matignon les maires et présidents de plusieurs métropoles concernées, dont Paris, Lyon et Lille.

"Sauf dégradation très abrupte des indicateurs, on doit laisser un peu de temps entre les premières mesures prises la semaine dernière" dans ces territoires, comme la fermeture des bars à 22H00 et des salles de sport, "entrées en vigueur il y a 4-5 jours, et l'observation des effets", a expliqué à l'AFP l'entourage de Jean Castex.

"Nous avons demandé au Premier ministre, qui l'a accepté, de nous laisser 15 jours à partir de samedi dernier, c’est-à-dire encore 10 jours, pour vérifier si les mesures qui avaient été prises par le gouvernement (...) portent leurs fruits" et se traduisent par une réduction de la circulation du virus, a expliqué la maire de Lille, Martine Aubry.

Les principaux signaux de l'épidémie se maintiennent à un niveau inquiétant. La barre des 32.000 morts depuis le début de l'épidémie a été franchie ces dernières 24 heures, avec 63 morts depuis la veille, et 1.259 malades sont actuellement en réanimation, selon les chiffres de Santé publique France jeudi.

Certes, le niveau est très inférieur à ceux atteints lors du pic de l'épidémie (7.000 malades en réa début avril), mais il progresse rapidement -- on comptait moins de 500 cas en réanimation début septembre.

"Si on veut préserver le reste de l'hospitalisation (...) la taille des hôpitaux, la taille des services n'est pas constamment extensible et il va falloir faire la balance, agir sur les endroits où on a une grande promiscuité", a averti sur RMC Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine à Paris. Mais il y a un "juste milieu" à trouver "avant le reconfinement", selon elle.

- Restaurants "écoutés" -

En Ile-de-France, le taux d'occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19 atteignait jeudi 35,3%, au-dessus du seuil critique de 30%, selon les derniers chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS).

Le taux d'incidence (nouveaux cas sur sept jours) dépassait toujours la barre des 250 pour 100.000 habitants à Paris -- l'un des critères pour basculer en zone d'alerte maximale -- à 261 jeudi, selon l'ARS.

Le tour de vis décidé la semaine dernière par le gouvernement, le plus important depuis la fin du confinement le 11 mai, a provoqué la colère des secteurs concernés, déjà durement éprouvés au printemps.

Mais là encore, le gouvernement semble vouloir tendre la main. Les restaurateurs vont proposer des protocoles sanitaires renforcés, qui pourraient s'ils sont validés, permettre aux établissements de rester "tout ou partie" ouverts même dans les zones d'alerte maximale au Covid-19, a indiqué Olivier Véran.

"La mobilisation de la profession a été écoutée par les pouvoirs publics", se sont félicité plusieurs organisations professionnelles, qui souhaitent être reçues "dès demain" par le ministère pour en étudier les modalités.

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