Découvrir l'Opéra en s'amusant, le choix d'Hannah, touriste texane à Paris

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Par Joëlle GARRUS - Paris (AFP)
Publié le 12 juillet 2019 - 08:45
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L'Opéra Garnier, le 26 novembre 2015 à Paris
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© ADRIEN MORLENT / AFP/Archives
L'Opéra Garnier, le 26 novembre 2015 à Paris
© ADRIEN MORLENT / AFP/Archives

Pendant ses trois jours à Paris, Hannah, une jeune Texane, a enchaîné les visites "classiques" des lieux à voir comme le Louvre ou la Tour Eiffel. Mais pour découvrir l'Opéra Garnier, elle a choisi de sortir des sentiers battus pour s'adonner à un de ses plaisirs: le jeu.

C'est le regard braqué sur les voussures des plafonds, les peintures du Grand foyer ou les statues de la Rotonde qu'Hannah Woodworth et deux compagnes, Anna et Shaine, ont déambulé un après-midi à travers les ors de cet édifice du XIXe siècle au cœur de Paris, à la recherche de notes de musique dérobées par "F. de l'O.", alias le Fantôme de l'Opéra.

Les jeux de ce type ont gagné la France, notamment Paris: "escape games" purs où l'on joue dans une pièce fermée, mais aussi aventures en tous genres au musée du Louvre, au château de Blois ou même au Parc des Princes, le stade du Paris SG...

A l'Opéra, sans ces notes, la générale de la Flûte enchantée ne saurait avoir lieu. Pour aider le "directeur" de l'opéra, il faut donc résoudre une série de huit énigmes, décrites dans un parchemin et assisté par des personnages de l'opéra de Mozart (La reine de la nuit, Papageno, Tamino...) ainsi que de "personnels" de l'opéra. Une aide silencieuse puisqu'ils ont perdu leur voix après avoir été terrorisés par le fantôme.

N'importe, leur concours va se révéler crucial parfois pour savoir vers où diriger les recherches, voire simplement le regard, surtout dans un opéra envahi par les visiteurs du week-end et les joueurs, qui entrent par flots continus toutes les 30 minutes entre 10h00 et 15h30, générant un intense brouhaha dans ce haut-lieu de la culture et des arts.

Chaque année, en dehors des représentations, quelque 670.000 personnes visitent le palais conçu par l'architecte Charles Garnier et inauguré en 1875.

"Cela a été un peu difficile, surtout au début. J'avais à du mal à entendre et j'ai eu du mal comprendre l'intrigue" présentée aux participants à leur arrivée au pied du "grand escalier" monumental -une des pièces maîtresses de l'opéra- par deux comédiens en costume, incarnant le directeur des lieux et le metteur en scène de la Flûte enchantée. "Il y a eu des passages perdus lors de la traduction..."

"Mais cela a fini par devenir plus intelligible et j'ai adoré !", poursuit Hannah, 23 ans. "Et puis, cela a été une bonne expérience de voir tout cela alors que je n'étais jamais venue. C'est magnifique".

- "Pas d'enjeu" -

Une chance pour Hannah: créé l'an dernier à l'origine pour un été seulement, le jeu a été prolongé d'un an, au vu de son succès.

Par vagues de 150 participants maximum, 1.500 à 1.800 personnes par jour se pressent le week-end pour y participer, indique Mustapha Benameur, 35 ans, un des comédiens, parfois machiniste, parfois Papageno.

C'est via un célèbre site internet américain de réservations touristiques, qui offre des avis émanant du public, que la jeune Texane a découvert ce jeu d'évasion, alors qu'elle préparait son voyage de fin d'études, après un master en comptabilité.

Elle a entraîné dans son sillage Anna, une amie texane, et Shaine, de San Francisco, rencontrée la veille à l'hôtel.

La concentration requise par le jeu et la lecture du parchemin ne l'a pas empêchée de découvrir l'opéra dans son ensemble, en sus de détails qui lui seraient restés cachés.

Par exemple, "je n'aurais jamais remarqué les différents types de lumière du Grand foyer sans ce jeu", souligne-t-elle.

A la sortie, Juan Sanchez, un Parisien, abonde: "J'ai quand même pris le temps de regarder. Il n'y a pas d'enjeu non plus !", dit-il en riant.

Mais ce n'est pas l'avis de Faustine, 10 ans, et Anastasia, 11 ans, très frustrées de ne pas avoir résolu l'énigme: "C'était difficile. Surtout quand on joue avec quelqu'un qui ne fait pas attention !", lance Faustine avec une regard noir vers sa mère à la mine déconfite.

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