Grèce : découverte d'une cité engloutie datant de l'âge du bronze
Cette découverte pourrait bien renouveler notre perception de l'histoire de la Grèce. A quelques dizaines de mètres sous l'eau, dans le Péloponnèse, une équipe internationale de chercheurs a mis au jour une ville entière d'au moins 1,2 hectares (12.000 mètres carrés) dotée d'un important système de fortification datant de l'âge du bronze, du IIIe millénaire avant l'ère chrétienne, soit l'époque où ont été érigées les grandes pyramides d'Égypte. Les archéologues ont réussi à dater le site grâce aux fragments de vases en céramique qui jonchaient le sol.
"Cette ville est fantastique à la fois par sa taille et par sa qualité de conservation. Elle va nous forcer à reconsidérer l'histoire de la Grèce continentale au IIIe millénaire", explique avec enthousiasme Julien Beck, le professeur genevois qui a dirigé l'équipe, ayant toutefois du mal à croire que personne ne l'ait découverte jusque-là. "Je ne comprends pas pourquoi nous n'avions pas découvert ces fortifications avant car ce site est proche de la grotte de Franchthi, sur la rive nord de la baie de Kiladha dans le Golfe de Nauplie en Grèce, une zone bien connue des archéologues. D'autant que ces murs étaient très près de la côte et à seulement entre 1 et 3 mètres de fond".
Son équipe a ainsi découvert des fortifications dont"le caractère massif est d'un genre encore inconnu en Grèce pour la période", indique-t-il, cité par Le Figaro. Outre ce système de fortifications, les chercheurs ont également repéré d'imposantes structures en fer à cheval de 18 mètres sur 10, avec des fondations en pierres massives. "Pour l'heure, nous en avons trouvé trois, espacées de 50 à 60 mètres le long des fortifications. Cela pourrait être des bastions ou d'énormes tours", avance Julien Beck.
A l'intérieur de l'enceinte, "il semblerait que nous ayons identifié des rues parallèles, comme s'il y avait une planification urbaine des ruelles, comme si quelqu'un avait organisé la ville, ce qui serait exceptionnel pour cette époque", s'enthousiasme-t-il. Par endroits, se distinguent également des espaces dallés de grandes pierres qui pourraient correspondre à des cours, voire des places publiques.
Enfin, les archéologues ont également été frappés par le nombre d'objets découverts sur le site. "Nous pensions remonter quelques centaines d'objets, et nous aurions été contents, mais nous en avons collecté 6 000! Le tout sans faire la moindre fouille, juste en ramassant ce qui se trouvait sous nos yeux. C'est absolument incroyable", s'exclame Julien Beck.
Parmi les merveilles collectées, plus de 5.000 fragments de vases en céramique, mais aussi des meules de pierre, des silex et des lames d'obsidienne de Milos, une île grecque des Cyclades, ce qui suggère notamment l'existence de nombreux échanges commerciaux déjà à l'époque.
Et, maintenant "tout cela doit être analysé", conclut Julien Beck, selon qui cette découverte va obliger à reconsidérer l'histoire de la Grèce continentale à l'âge du bronze. "Jusqu'ici, on pensait, un peu par défaut, qu'il n'y avait, dans cette zone, à l'âge du bronze, qu'un seul site important à Lerne, dont les marais sont connus pour avoir abrité une créature mythologique à plusieurs têtes baptisée hydre de Lerne. Or il semble de plus en plus évident qu'il y avait là d'autres centres", explique-t-il, cité par Le Point. D'autres centres comme cette citée engloutie ou comme ce que les chercheurs ont aperçu sous l'eau à seulement deux kilomètres de là et qui semble dater de la même époque…
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