"Asphalte" : les débuts de Jules Benchetrit, fils de Marie Trintignant (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 04 octobre 2015 - 17:17
Mis à jour le 07 octobre 2015 - 17:20
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Jules Benchetrit Isabelle Huppert Film Asphalte
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©Paradis Films
Les débuts au cinéma de Jules Benchetrit, le fils de Marie Trintignant, aux côtés d'Isabelle Huppert.
©Paradis Films
Dans son film "Asphalte", sur les écrans ce mercredi 7 octobre, Samuel Benchetrit raconte trois petites histoires de banlieue avec humour et poésie, mettant en scène six personnages solitaires qui s'entraident. L'un des six est interprété par son fils Jules, dont la mère était Marie Trintignant.

C'est humour, poésie et solidarité à tous les étages. Dans son dernier film Asphalte, Samuel Benchetrit raconte trois tranches de vie originales dans un immeuble de banlieue, avec six personnages attachants, solitaires mais solidaires.

Sternkowich (Gustave Kervern) habite au 1er étage et refuse de payer pour la réparation de l'ascenseur. Quand celui-ci fonctionne à nouveau, il accepte de ne pas l'utiliser. Sauf quand il se retrouve temporairement en fauteuil roulant après un accident, ce qui l'oblige à se cacher pour prendre l'ascenseur, tard le soir. Ses sorties nocturnes l'amènent à faire la connaissance d'une infirmière de nuit (Valeria Bruni-Tedeschi), dont il tombe amoureux et qu'il veut revoir régulièrement.

Charly (Jules Benchetrit), ado délaissé et solitaire, a une nouvelle voisine, une actrice des années 80 (Isabelle Huppert) qui eut son heure de gloire mais est tombée dans l'oubli. Elle a du mal à retrouver du travail au cinéma ou au théâtre. Charly, franc et gentil, devient son ami et se met en tête de l'aider à décrocher un rôle.

Et puis John McKenzie (Michael Pitt), astronaute américain, se retrouve en terrain inconnu quand sa capsule spatiale, après un incident technique, atterrit en douceur sur le toit de l'immeuble. Loin des responsables de la NASA, il a ordre de rester là quelques jours, discrètement, avant qu'on vienne le récupérer. Il trouve refuge dans l'appartement de Madame Hamida (Tassadit Mandi), qui ne comprend pas l'anglais mais va s'occuper de lui comme si c'était son fils, qui est en prison.

"Avec Asphalte, j’avais envie de raconter la banlieue différemment à travers des personnages qu’on n'a pas l’habitude de voir quand on aborde ce sujet", explique le réalisateur. "Et si je devais résumer le film, je dirais qu’il s’agit de trois histoires de chute. Comment peut-on tomber -du ciel, d’un fauteuil roulant ou de son piédestal- et être récupéré? Voilà la question qui traverse à chaque instant Asphalte. Car les gens de banlieue peuvent être de très grands +récupérateurs+. Pour y avoir passé ma jeunesse, je peux dire que je n’ai jamais connu de solidarité aussi forte qu’en banlieue. Même si avec le temps, comme partout, la solitude et l’isolement gagnent peu à peu du terrain".

Les trois histoires entremêlées sont aussi drôles et charmantes qu'invraisemblables, et les personnages attirent la sympathie. Beaucoup de scènes sont muettes, laissant la place à des gags visuels ou à la description de différents degrés de solitude qui sont la marque des six principaux personnages. Mais certains dialogues sont savoureux, comme cet échange entre l'astronaute américain et la femme d'origine algérienne sur les évolutions de la série télévisée Amour, gloire et beauté.

Asphate, présenté hors-compétition au dernier Festival de Cannes, est le 5e long métrage de Samuel Benchetrit depuis Janis et John en 2003, dernier film de sa compagne Marie Trintignant avant sa mort le 1er août 2003 des suites de coups de poing infligés par son nouveau compagnon Bertrand Cantat. Pour le rôle de Charly, il fait faire ses débuts à son fils Jules, 17 ans, dont la ressemblance avec sa mère Marie Trintignant est troublante -et qui a face à lui une Isabelle Huppert au sommet de son art, dans ce petit rôle drôle et émouvant.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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